Le campus du Madrillet s’est doté d’un plan à 331 millions d’euros sur quinze ans. Objectif: rayonner à l’international dans les sciences et l’ingénierie. 15.000 étudiants y sont attendus d’ici 2035…
«C’est un immense projet pour l’enseignement et la recherche», s’est félicité Hervé Morin, vendredi 29 novembre, lors d’une conférence de presse sur l’état d’avancement du projet de grand campus du Madrillet.
Le président de la Région Normandie s’exprimait en présence du maire Joachim Moyse et d’Yvon Robert, président de la Métropole Rouen Normandie, et aux côtés de Philippe Eudeline, le président de l’association en charge du projet, de Mourad Boukhalfa, le directeur de l’Insa où se déroulait la conférence de presse, et de nombreux autres partenaires associés au projet.
Une halle sportive et de nouvelles grandes écoles
Un projet évalué à 331 millions d’euros qui prévoit notamment dès 2024 la construction d’une «halle sportive». L’objectif du projet, à l’horizon 2035, sera de regrouper plus de 15.000 étudiants sur le campus stéphanais.
Parmi les 57 opérations programmées, on peut citer la construction de nouvelles écoles d’enseignement supérieur (pour un budget estimé à 163 millions d’euros). Mais tous ces projets d’implantation ne font pas l’unanimité comme l’a pointé le maire Joachim Moyse: «Je ne suis pas favorable l’implantation de Neoma Business school, un établissement de commerce n’a pas sa place sur un campus dédié aux sciences.»
Le projet prévoit également la construction d’une Maison du campus et d’un restaurant universitaire à proximité immédiate du terminus du «métro».
Le tout est assorti d’une stratégie de communication destinée à «hisser le campus au niveau des meilleurs standards internationaux», a expliqué Philippe Eudeline. Ce dernier évoquant les modèles prestigieux du MIT, près de Boston, ou de l’université de Stanford en Californie.
Lutter contre la fuite des cerveaux normands
Mais avec «seulement» 6.700 étudiants, le campus stéphanais (rebaptisé dans cette opération de séduction internationale Campus Rouen Normandie) n’aurait toutefois pas encore «la masse critique» nécessaire pour «attirer» les étudiants et les talents universitaires internationaux, ont expliqué les promoteurs du projet.
«Il y a une contradiction sur ce campus entre l’excellence nationale voire mondiale de son enseignement et de ses laboratoires de recherche et de voir concrètement une vraie carence d’attractivité», a expliqué Hervé Morin qui a souligné que la Normandie voyait chaque année 3.000 étudiants de niveau master quitter la région:
«Nous avons entre 700 et 800 doctorants de moins que les autres régions en moyenne basse, nous avons un immense effort de rayonnement à entreprendre.»
Renforcer les liens entre le campus et la ville
Mais à côté de ces vœux d’essor et de rayonnement internationaux, le maire Joachim Moyse a rappelé que le campus reste situé à proximité du Madrillet, un quartier stéphanais où se trouvent notamment le collège Maximilien-Robespierre et les écoles Macé et Wallon, récemment intégrés au dispositif national des Cités éducatives:
«Il y a à côté d’ici, a indiqué la maire Joachim Moyse, une cité éducative qui est la reconnaissance par l’État des efforts municipaux pour l’éducation des jeunes, il faut qu’on puisse rapprocher ces deux mondes dans une société d’émulation».