Malgré les jeux vidéo et internet, les jeux de société de plateau sont en plein essor. Plus simples, plus beaux et plus spectaculaires : ils connaissent une inventivité débordante.
Pendant les vacances de Noël, en plein cœur de l’hiver ou de l’été, chacun se souvient sûrement de parties endiablées de jeux de société. Petits chevaux, Scrabble, Monopoly, Puissance 4 et bien d’autres : ces jeux indémodables font partie de l’imaginaire du jeu de société. Quitte à parfois lasser les enfants lorsqu’ils grandissent, mais aussi leurs parents ! Et pourtant, il serait faux de résumer le jeu de plateau à ceux-là. Car le secteur du jeu de société connaît un essor considérable : chaque année, on en crée une multitude de nouveaux. Pour s’en convaincre, on peut aller voir les nombreux jeux de société entreposés à la ludothèque de Saint-Étienne-du-Rouvray. Créé en 2008, ce lieu culturel dédié aux jeux de société en met à disposition du public plus de 1 300 que l’on peut aussi emprunter chez soi.
Des règles de jeu simples
En basculant la ludothèque au sein du réseau de bibliothèques de la Ville en 2012, le but était de considérer le jeu comme un objet culturel au même titre qu’un livre ou un CD. Un pari remporté et plébiscité. Face à l’essor des jeux vidéo, les jeux de société se sont adaptés. En reprenant leurs codes, les jeux de société revêtent un design assez élaboré qui accentue l’immersion dans un univers (île, voyage, forteresse, nature…).
Expérience et esthétique
Ce qui permet aux jeux actuels d’affirmer singularité et beauté par rapport aux anciens. Plus esthétique, plus simples et plus rapides : ce sont les caractéristiques principales du jeu de société des années 2010-2020. « Si on revient dans les années 1990, lorsqu’on ouvrait une règle de jeu, on pleurait, lance Guillaume Desportes, l’un des animateurs de la ludothèque. Maintenant, si on ouvre une règle de jeu, on a déjà la mise en place. Il y a un effort graphique fait par les éditeurs. Le jeu est mis en avant par les illustrations. » Ce basculement s’est produit avec l’arrivée de Dixit, jeu réalisé par un thérapeute et primé en 2010. « Ce jeu a marché car c’était simple et il y avait un côté narratif. Cet exemple a montré que le jeu pouvait être beau, et donner envie sans être compliqué. » Car même dans un jeu de plateau, les joueurs veulent vivre une expérience en étant plongés dans un univers. Autre changement remarqué par Guillaume, les joueurs souhaitent découvrir plus de jeux et ne pas passer trop de temps sur le même. « Les jeux de plus de trois ou quatre heures ne s’éditent presque plus. Aujourd’hui, un jeu ça s’explique en cinq minutes et ça se joue en 30 minutes. » Avis lancé aux interminables parties de Monopoly…