Les 1.600 élèves-ingénieurs, apprentis et alternants du CESI étrennent depuis le début de l’année leurs locaux flambant neufs du campus du Madrillet, à Saint-Étienne-du-Rouvray.
Situé rue Edmund Halley, face au Centre de formation pour apprentis (CFA) Lanfry, lui aussi de construction très récente, le bâtiment de 10.000 mètres carrés regroupe les «apprenants» de trois entités du CESI: école de formation des managers, école supérieure de l’alternance et école d’ingénieurs. Jusqu’à décembre dernier, ils étaient accueillis sur trois bâtiments implantés au parc de la Vatine, à Mont-Saint-Aignan.
Vaisseau amiral
Placé sous la houlette de Christine Dispa, la directrice régionale, ce nouveau fleuron du campus Sciences et Ingénierie Rouen Normandie est désormais le vaisseau amiral du réseau CESI pour le quart nord-ouest de la France.
Les locaux stéphanais, clairs et lumineux, répondent aux normes obligatoires en matière de gestion de l’énergie (BBC-20 et RT-2012). À l’extérieur, un «corridor écologique a été mis en place pour préserver les déplacements des espèces présentes sur le site et un crapauduc a été installé sous la route», affirme également le dossier de presse.
Les espaces à l’intérieur du bâtiment ont quant à eux été conçus «pour créer des espaces d’échange destinés à susciter l’innovation et la créativité», assure Anne Louis, la responsable du département de la recherche et de l’innovation pour le CESI Nord-Ouest. Plusieurs espaces de «co-working», des «bulles collaboratives» et des «creative labs» jalonnent en effet le bâtiment qui sent encore la peinture fraiche.
Vitrine du futur
Anne Louis est également la responsable de La Source, «le démonstrateur de l’industrie et de la ville du futur» dont les machines sont mises en valeur dès l’entrée du bâtiment, derrière de larges baies vitrées (photo). Ce labo propre comme un sou neuf et qui fait figure de vitrine pour l’établissement d’enseignement supérieur et de formation «a pour objectif d’accompagner les entreprises [de l’industrie et du BTP] dans leur transition numérique et de les préparer aux compétences du XXIe siècle», vante là encore le dossier de presse.
«Le démonstrateur permet de développer des outils de maintenance industrielle, explique Anne Louis. L’opérateur peut ainsi s’entraîner à intervenir sur des sites à risque ou, grâce à des lunettes de réalité augmentée, il peut intervenir sur le site tout en visualisant les informations nécessaires en temps réel. Cela permet de réduire considérablement les erreurs. Mais nous étudions ici surtout l’impact de ces outils sur l’homme et comment il va pouvoir les développer. Nous ne nous positionnons pas sur le développement technique de la solution mais sur l’impact de ces nouvelles compétences sur nous.»
«Promotion sociale»
Sa collègue Virginie Mérat, directrice de l’école supérieure de l’alternance et de l’école de formation des manageurs pour le CESI Nord-Ouest, chapeaute pour sa part six filières allant du bac+2 au bac+5 dans les domaines variés de l’information et du numérique, de la communication et du marketing digital, des ressources humaines, de la qualité et de la sécurité en développement durable, du BTP et de la performance industrielle. Ces filières seraient des voies royales vers l’emploi:
«87% de nos alternants sont en poste à l’issue de leur parcours, signale Virginie Mérat. Grâce à l’alternance, ils n’ont pas payé de frais de scolarité et ils ont été rémunérés pendant leur formation. La gratuité est une valeur forte du CESI qui participe ainsi à la promotion sociale des apprenants».
Il faut toutefois noter que les «apprenants» sous statut étudiant doivent quant à eux débourser des frais de scolarité allant de 5.500€ par an pour les «prépa» à 7.500€ par an pour leurs condisciples en cycle ingénieur (bac+5).
«Dans 75% des cas, les jeunes que nous formons sont les premiers de leur famille à accéder au statut de cadre et un tiers d’entre eux sont boursiers», insiste de son côté Sébastien Blondel, le directeur de l’école d’ingénieurs des campus stéphanais et caennais.
Bon voisinage
400 de ses 650 élèves-ingénieurs sont en effet en alternance ou en apprentissage. Quelques-uns sont d’ailleurs issus des formations BTS du CFA Lanfry avec lequel le CESI, en bon voisinage, partage un plateau technique dans le domaine du BTP.
Le CESI stéphanais a également créé des partenariats avec les trois autres écoles d’ingénieurs du campus que sont l’Insa, l’Esigelec et l’université (Esitech).
Le dernier né des bâtiments d’enseignement supérieur et de formation du campus a coûté 28 millions d’euros. Le groupe CESI, qui compte vingt-cinq campus répartis sur toute la France et trois en Espagne, Algérie et Cameroun, est régi par un statut d’association (loi de 1901). Son conseil d’administration est composé de représentants d’organisation syndicales de cadres et de représentants du Medef et de l’UIMM.