Trois Stéphanais de 15 ans auteurs d’une courte vidéo ont remporté le prix «Jeunesse pour l’égalité» dans leur catégorie. Décerné par l’Observatoire des inégalités, cette distinction récompense des vidéos et des affiches réalisées par des jeunes âgés de 11 à 25 ans dans toute la France.
«Il faut agir» est le titre de la courte vidéo d’une minute quarante-cinq réalisée par Raphaël, Arthur et Paolo, trois copains stéphanais de 15 ans. L’Observatoire des inégalités leur a décerné cette récompense, hier mercredi 1er avril, lors de la 7e édition de son prix «Jeunesse pour l’égalité».
Présentée dans la catégorie des 11-15 ans, la vidéo arrive ex-æquo avec deux autres œuvres signées par des jeunes des Vosges et de la Seine-Saint-Denis.
«On a sélectionné la vidéo des jeunes stéphanais parce qu’on y voit tout le processus de réflexion, explique Constance Monnier, en charge de l’organisation du prix pour l’Observatoire des inégalités. Habituellement, les jeunes se positionnent plus volontiers sur la dénonciation des injustices ou sur les manières dont on pourrait améliorer les choses. Là, on a quelque chose de très bonne qualité qui met en lumière un questionnement. C’est une démarche qui rejoint la nôtre au sein de l’Observatoire des inégalités.»
Un cheminement…
Raphaël, l’un des trois co-réalisateurs d’«Il faut agir», avoue néanmoins que le sujet ne les pas d’emblée emballés: «On ne savait pas trop comment aborder le sujet des inégalités. Au début, on trouvait même ça un peu chiant. Et puis on s’est vite pris au jeu. On a beaucoup discuté. Le film raconte ce cheminement, c’est une sorte de reconstitution de nos conversations.»
Déjà expérimentés, les trois jeunes ont été à bonne école. En plaquant leur voix off sur leurs visages muets cadrés serrés, ces graines de cinéaste savent comment dramatiser leurs propos et les rendre percutants.
Raphaël, Paolo et Arthur ont été accompagnés par Guillaume Viger, l’animateur du groupe vidéo Ciném’ados du centre socioculturel Jean-Prévost où ils se rendent chaque mercredi après-midi.
Savoir faire des détours…
«C’est vraiment leur parole qu’on entend dans la vidéo, insiste l’animateur vidéaste, ce sont des jeunes pleins d’idées. Ils ont d’ailleurs eu tendance à partir dans tous les sens au début mais ils ont su mettre ces détours au cœur même de leur création. C’est aussi ce qui est intéressant dans ce prix. Il leur a permis de structurer leur propos. C’est aussi pour cette raison qu’ils ont tourné à Sotteville et non à Saint-Étienne-du-Rouvray: à force de discuter, ils ont dû tourner au dernier moment. Ils ont fait les prises de vue après leurs cours au lycée Marcel-Sembat où ils sont tous les trois en seconde.»
Ces trois garçons font ainsi la démonstration qu’on ne perd jamais son temps lorsqu’on se pose les bonnes questions… Car comme l’écrit l’Observatoire des inégalités: «La jeunesse de notre pays semble avoir compris quelque chose qu’il serait temps que les adultes intègrent: c’est en changeant notre comportement et en développant notre esprit critique que nous pourrons changer le système et lutter concrètement contre les inégalités.»