L’antenne stéphanaise du Secours populaire, en partenariat avec la Ville, a relancé une distribution alimentaire hebdomadaire à destination des personnes fragiles. La crise sanitaire a aggravé la situation de certaines familles tout en accélérant la réduction des stocks de denrées. Un appel aux dons est lancé.
La montre affiche 9h22 ce vendredi 24 avril lorsqu’une première habitante se présente devant les locaux de l’antenne stéphanaise du Secours populaire. Face à elle, huit bénévoles s’affairent, un masque collé au visage. Tous ont enfilé des gants à usage unique pour trier les paquets de café, de purée et autres boîtes de conserves qu’ils s’apprêtent à donner.
L’association organise aujourd’hui sa première distribution de denrées alimentaires depuis le début du confinement, le 17 mars, il y a maintenant plus d’un mois. «Il était temps, des familles nous appelaient pour savoir quand nous reprendrions les distributions», révèle Brigitte Benmessaoud, responsable de l’antenne stéphanaise. Il y aura dorénavant une distribution par semaine, chaque jeudi, à partir de 9h30.
A exactement 9h30, la file d’attente s’est légèrement allongée pour atteindre cinq personnes. La plupart des habitants présents – qui se suivent à un mètre de distance – connaissent bien les bénévoles du Secours populaire. Installé à Saint-Étienne-du-Rouvray depuis cinq ans, Ibrahima vient, lui, pour la première fois. «L’assistante sociale m’a appelé hier pour me prévenir», explique timidement le jeune homme. Animateur périscolaire à temps partiel, il reconnaît que le confinement aggrave sa situation. «Nous sommes sept à la maison, dont un bébé. Avec certains commerces fermés et les prix qui augmentent, c’est plus dur que d’habitude», déplore-t-il. Manifestement pressé, il charge tant bien que mal ses deux cabas bien remplis dans sa voiture. Avec ce qu’il y a dedans – de l’alimentaire, mais aussi de précieuses couches pour bébé – il pense pouvoir tenir une semaine. «Je reviendrai la semaine prochaine.»
«La faim ne doit pas faire partie des conséquences du Coronavirus»
Les paniers du Secours populaire sont réservés aux plus fragiles. Il faut habituellement justifier de sa situation, présenter certains papiers, etc. Mais à période exceptionnelle, décisions exceptionnelles : «le but premier, c’est de ne laisser personne dans le besoin, martèle Brigitte Benmessaoud. La faim ne doit pas faire partie des conséquences du Coronavirus».
La Ville, qui a apporté son soutien à cette première distribution, invite toute personne rencontrant des difficultés pour répondre aux besoins de première nécessité des membres de son foyer à se faire connaître au 02.32.95.83.83. Le Centre communal d’action sociale (CCAS) étudiera sa situation en vue d’une aide d’urgence. Il est également possible de contacter les assistantes sociales du département de la Seine-Maritime en appelant au 02.35.65.12.48.
Besoin de dons alimentaires et de produits d’hygiène
Pour la distribution du jour, l’association a pu profiter de l’aide de la Ville qui a mis deux agents et un véhicule à sa disposition. «On a pu chercher une tonne et demie de denrées au hangar du Secours populaire de Seine-Maritime, explique Stéphane, le bénévole qui s’est chargé de l’approvisionnement. Avec la fermeture des magasins, il n’y a plus de collectes de dons. On va vite épuiser les stocks.»
Un appel à la générosité de tous est donc lancé. Si vous pouvez participer, privilégiez conserves (légumineuses, poisson, soupes, fruits, compotes…), pâtes et sauces, biscuits, huile, céréales pour petit-déjeuner, lait, préparation pour nourrissons et produits d’hygiène (savon, shampoing, protections périodiques). Les collectes auront lieu chaque jeudi de 9h30 à 12h30, au 20/24 rue de Stalingrad, dans les locaux du Secours populaire.