Des centaines de stéphanais.e.s sont venus chercher leur masque dès le début des distributions à 10h. La plupart accueils étaient en rupture de stocks en fin de matinée. Les habitants qui n’auraient pas pu s’en procurer pourront se présenter mardi 19 mai ou mercredi 27 dans le point de retrait lié à leur domicile, ou samedi 23 mai à la mairie.
Très attendue par les Stéphanaises et Stéphanais, la première des quatre distributions gratuites de masques par la Ville avait lieu ce mardi 12 mai, à partir de 10h et jusqu’à épuisement des stocks (6.000 masques sur une commande totale de 30.000).
Bien informés, de nombreux lève-tôt ont donc fait le pied de grue dès 9h devant les huit bureaux de vote de la ville transformés en points de retrait. À 9h45, une queue de 250 mètres va de la mairie jusqu’au bout de la rue Amiral-Cécille adjacente. «On n’avait jamais vu autant de monde aux bureaux de vote», s’amuse un habitant.
«J’avais oublié mes papiers»
Dans la mairie, on s’active derrière les masques. «Vu le monde, on a démarré la distribution en avance, raconte un élu dont le rôle est précisément de donner les masques en mains propres, mais avec des gants, aux habitants. Chacun repart avec un masque pour chaque personne de son foyer et une fiche expliquant comment l’utiliser et le laver.»
C’est bientôt au tour de Michel de récupérer son masque et celui de sa femme. Il confie avoir un peu raté son coup ce matin. «Je suis venu à 9h pour être sûr d’en avoir un, mais j’avais oublié mes papiers», s’amuse le retraité qui a donc dû faire l’aller-retour jusqu’à chez lui, et la queue à nouveau.
Moins de réussite pour ses voisins de file: après un temps d’attente, plusieurs Stéphanais apprennent par un agent de la ville qu’ils n’attendent pas au bon point de distribution. Pour eux, direction l’école Ampère ou l’école Langevin, où la file d’attente est la même.
Les prix des masques «inadmissibles»
Une fois la distribution lancée, l’attente est d’environ trente minute. «On a le temps», assure Marion, Stéphanaise depuis un an et demi et toujours au chômage partiel malgré le déconfinement, puisqu’elle travaille dans la restauration. Elle patiente avec ses deux filles. Elles ont l’âge d’aller à l’école, mais la leur ne rouvrira pas avant le 25 mai. Le trio fait donc une sortie surprise: «Je ne savais pas qu’il y avait cette distribution. Je me suis mise à ma fenêtre pour fumer et j’ai vu la queue alors on est descendu» Toute la famille s’est déjà procuré des masques, mais celui de la Ville est le bienvenu. «J’ai acheté quatre fois quatre masques à usage unique pour 99 centimes, ainsi que des masques en tissu à 5,9 euros. Ces prix sont inadmissibles, d’autant plus que c’est le virus qui l’a voulu, pas nous, on ne devrait pas avoir à dépenser autant d’argent pour continuer à vivre.»
Le prix des masques, les Stéphanais en ont vu de toutes sortes: soixante-dix centimes, trois euros, ou même sept euros le masque réutilisable vendu dans un bureau de tabac. De quoi décourager le port du masque pour beaucoup.
Une file pour les personnes prioritaires?
Retraité, Salvatore est lui aussi venu dès 9h, mais à l’école Ampère, pour chercher son masque. Il se déplace avec une canne, on lui a mis une chaise à disposition pour patienter dans la file. Jusque-là, il utilisait son vieux foulard, imprimé pied-de poule, pour se protéger. «Ça ne sert à rien», estime Pascal, son voisin de file de 54 ans, en arrêt de travail dû à une invalidité. Comme beaucoup d’habitants, le duo qui peine à se déplacer ou à rester debout se demande pourquoi les masques ne sont pas distribués directement dans les boîtes aux lettres. Ni l’un ni l’autre n’avait vu qu’il était possible d’appeler la mairie pour se faire livrer son masque à domicile. «Au moins il fait beau», relativise Pascal qui propose une amélioration pour les prochaines distributions: «Ils devraient au moins faire deux files, dont l’une serait réservée aux personnes qui présentent un handicap.»
«On mettra peut-être deux files en place la semaine prochaine», avance Grégory qui gère le flux au point de retrait de l’école Wallon. Badge avec le logo de la mairie collé au t-shirt, il explique aux habitants quels documents présenter, et fait un peu de diplomatie. «On a fait passer certaines personnes en priorité, dont des femmes enceintes, mais les gens ont un peu pesté, il y a eu des échanges verbaux un peu tendus, déplore l’agent tout en comprenant la situation. C’est par peur de ne pas avoir de masque.» A 11h55, Hélène gare sa citadine orange devant l’école Victor-Duruy. Trop tard: les grilles sont fermées car tous les masques ont été distribués. Un affiche indique que les prochaines distributions ont lieu mardi 19 et mercredi 27, dès 10h, mais la jeune femme n’est pas sûre de revenir. «Le matin, je travaille, je ne peux pas venir plus tôt.» Dernière chance: samedi 23 à la mairie, une distribution aura lieu sans distinction du bureau de vote, de 10h à 12h.