À 20 ans, Samir Morchid, ancien joueur du FC Saint-Étienne-du-Rouvray, est désormais formé par l’un des trois meilleurs clubs de Turquie. À force de travail, il pourrait bientôt passer professionnel.
Triste dimanche pour les supporters du FC SER que ce 19 janvier 2019. Leur équipe va encaisser cinq buts et n’en mettre aucun face au x voisins du Grand-Quevilly FC. Deux heures de souffrance au stade Youri-Gagarine où il règne, en plus, un froid glacial. Un joueur stéphanais se blesse, tout va mal. Habituellement milieu défensif, Samir Morchid est alors repositionné en milieu offensif. Une stratégie qui ne suffira pas à renverser le match, mais payante pour l’avenir du joueur. « Samir a su prouver son côté polyvalent, il a récupéré toutes les balles et fait toutes les passes décisives », se souvient Abdelbasset Maslamat, son agent et ami qui le suit depuis plusieurs années. Samir est dans un bon jour et ça tombe bien. Ce jour-là, Abdelbasset Maslama avait invité deux connaissances venues du FC Beşiktaş, l’un des trois meilleurs clubs de Turquie basé à Istanbul. L’un est agent, l’autre entraîneur, ils scrutent Samir Morchid. « L’agent prenait des notes, le taux de récupération de balles de Samir l’impressionnait. »
« Il reste beaucoup de travail »
À défaut d’empocher la victoire, Samir Morchid décrochait son ticket pour Istanbul et un poste dans l’équipe U23 (moins de 23 ans) du FC Beşiktaş. À 20 ans, l’ancien du FC SER pourrait prochainement jouer la ligue des champions des moins de 23 ans, la compétition reine des clubs de foot. « Les sélectionneurs de deuxième division s’intéressent déjà à son profil », indique son agent. Pour Samir Morchid qui est passé par les équipes de Pavilly, du Petit-Quevilly et Maromme, l’heure est à l’humilité : « Il reste beaucoup de travail, explique-t-il. J’ai envie d’aller chercher plus haut, devenir pro. Il faut avant tout que j’arrive à garder une excellente gestion du temps de repos. » À Istanbul, Samir Morchid enchaîne désormais deux entraînements d’environ une heure et demie par jour, plus reposant que l’an passé. Entre les matchs et les entraînements au FC SER, il s’accrochait aussi à sa formation en alternance – une licence en comptabilité – et faisait l’aller-retour chaque jour à Paris. « Tout était organisé autour du foot. Mon patron était un ancien joueur amateur, il était compréhensif et me laissait partir plus tôt. » La crise sanitaire aura eu raison de son diplôme, pas de quoi entamer le soutien de sa famille. « Quand je m’impose trop de pression, c’est elle qui me remet les pieds sur terre », confie le joueur qui se verrait bien un jour jouer pour son club favori, Manchester City, en Angleterre. L’anglais, voilà le prochain défi de Samir Morchid. Il doit désormais dialoguer dans la langue de Shakespeare avec les membres de sa nouvelle équipe. D’ici-là, « le langage du football efface la barrière de la langue ».