Début juin, de nouvelles mesures sont entrées en vigueur, au niveau national et local, pour lutter contre la consommation du protoxyde d’azote, fléau pour la santé des adolescents et des jeunes adultes.
Les sénateurs de tous groupes politiques planchaient dessus depuis deux ans: une loi pour encadrer l’usage du protoxyde d’azote (N2O) en France, notamment par les mineurs, est entrée en vigueur le 1er juin. Depuis plusieurs années, ce produit est détourné par les jeunes – principalement entre 12 et 25 ans – de son usage original (en médecine et dans les capsules argentées qui servent pour les bombes de chantilly) pour être inhalé comme gaz hilarant.
Souvent qualifié de «drogue du pauvre» dans les médias, ce gaz en vente libre et bon marché, fait des ravages chez les adolescents et les jeunes adultes. Dans la foulée de la loi nationale, la Ville a signé un nouvel arrêté municipal, le 4 juin, qui reprend plusieurs de ses termes (interdiction de vendre et donner du N2O à des mineurs), tout en les étendant aux plus de 18 ans pour l’utilisation et l’abandon des cartouches de N2O dans l’espace public. Les infractions sont susceptibles d’être réprimées par la police, dans la limite compliquée de la législation: le produit et sa vente ne sont pas interdits dans l’absolu, il n’est pas classé officiellement dans les drogues et, dans le cas d’un accident de la route par exemple, il n’est pas détectable.
Changement de consommation
Bien que l’on voit moins, sur les bords de route, les parkings ou dans les parcs, de petites cartouches de protoxyde d’azote, facilement repérables à leur couleur chromée. Cela ne veut pas dire que la prise de ce produit soit passée de mode, mais plutôt qu’elle a changé de forme. Les récipients sont devenus plus gros, de la taille d’une bombe insecticide ou d’une bonbonne de gaz, le gaz est ensuite inhalé à l’aide d’un ballon de baudruche. Les ilotiers municipaux de la voirie ramassent jusqu’à une quarantaine de récipients par semaine, principalement du côté des quartiers de la Houssière et du Château Blanc.
Cette récolte est un indice de la consommation, «qui s’accentue» selon Julie De Rivière, responsable du service Voirie et propreté à la Ville. C’est aussi aux commerces (de proximité et en ligne) de respecter la loi concernant la vente aux mineurs et pour un usage stupéfiant. Côté prévention, la loi prévoit que le N2O sera désormais mentionné dans l’information sur les conduites addictives dispensée chaque année aux collégiens et lycéens.