Face à l’augmentation du nombre d’habitants et pour soulager les écoles du quartier déjà saturées, un nouveau groupe scolaire est en construction entre la rue des Jonquilles et la rue des Bleuets.
Début septembre 2024, 400 enfants et leurs parents vont converger vers la rue des Jonquilles pour découvrir leur nouvelle école. Avec son grand parvis, ses allées de tilleuls et ses bâtiments clairs aux façades vitrées, elle ressemble à un mini-campus pour mini-étudiants. Ou à un parc paysager avec une école au milieu. Elle va se situer sur un terrain non loin de l’hôpital rue Pierre-Semard, et délimité d’ouest en est par la rue des Jonquilles et la rue des Bleuets, dans l’extension du site où se trouve déjà l’école maternelle Pierre-Semard (qui, elle, sera détruite). Ancienne propriété de la SNCF, ce terrain de 1,2 hectare a été racheté par la Ville.
Autour, le quartier change. Rue des Acacias, rue de Stockholm et Cité des Familles, de nouvelles habitations ont poussé ou sont en cours de construction, d’autres sont rénovées et des familles s’installent. De nouveaux logements, ce sont de nouveaux habitants et des enfants à scolariser. Sur ce secteur en pleine poussée démographique, les écoles sont déjà saturées, et en particulier Paul-Langevin, la plus fréquentée de Saint-Étienne-du-Rouvray avec 600 élèves, et dont les effectifs augmentent chaque année. Le dédoublement des classes dans les écoles classées réseau d’éducation prioritaire entraîne lui aussi un besoin en locaux. Pour désengorger les structures existantes et accueillir les enfants des nouvelles familles, la construction d’un nouveau groupe scolaire était donc nécessaire. Et ce sera bien plus qu’une simple école.
Aussi pour les adultes
Cette école baptisée Roland-Leroy (lire plus bas) répond techniquement au nom de « complexe scolaire, culturel, sportif et de loisirs ». Car en plus du groupe scolaire (six classes de maternelle et dix classes de niveau élémentaire) accessible par la rue des Jonquilles, le site aura une deuxième entrée rue des Bleuets, donnant accès à des équipements extra et périscolaires. C’est le fameux pôle « culturel, sportif et de loisirs », soit une salle de 400 m2 modulable en fonction des activités. Elle devra notamment accueillir des cours de danse, en partenariat avec le conservatoire stéphanais. Cet espace sera utilisé par les écoliers, mais pas seulement. Il sera aussi ouvert au public, à des associations, et restera accessible en dehors des heures d’ouverture de l’école. L’école comprendra aussi un grand restaurant scolaire et un parking pour le personnel. La circulation piétonne entre les deux entrées sera possible dans le périmètre du site, le long d’un sentier botanique. Ce futur complexe scolaire a été conçu sur mesure en fonction de son usage par les scolaires, et en valorisant les espaces verts – on devrait même y trouver des petits jardins pédagogiques et des nichoirs à oiseaux. Même si des tilleuls ont été abattus pour laisser place aux constructions, beaucoup ont été gardés et d’autres arbres seront plantés. Les grumes des arbres abattus resteront sur le site, le long d’un sentier botanique.
Actuellement en phase de construction avec un budget de 18 millions d’euros (partagé entre l’État, le Département, la Ville, la Métropole et la Caf), cette future école est un gros chantier pour Saint-Étienne-du-Rouvray, et un véritable investissement d’avenir.
Qui était Roland Leroy ?
L’homme a marqué l’histoire de Saint-Étienne-du-Rouvray, et au-delà.
Né à Saint-Aubin-lès-Elbeuf en 1926, homme de culture et d’engagement politique, ancien résistant et militant communiste, figure de la presse française (il a dirigé le journal L’Humanité pendant vingt ans), Roland Leroy fut d’abord cheminot et fils de cheminot, puis conseiller municipal de Saint-Étienne-du-Rouvray dans les années 1970 et aussi élu député local à plusieurs reprises. Une figure locale et nationale, qui a aussi donné son nom à l’auditorium de Oissel en 2019. Quelques membres de la famille de Roland Leroy, décédé en 2019, étaient invités et présents pour la pose de la première pierre de l’école le 9 mai 2023. « Ìl aurait été content et fier, même s’il ne l’aurait pas dit. Saint-Étienne-du-Rouvray était sa ville politique de cœur », explique Julien Leroy, le petit-fils de Roland. « Une école, c’est parfait pour lui, ça lui aurait plu. Sa première femme était institutrice, il a fini sa vie avec une institutrice et des institutrices l’ont aidé pendant la Résistance », raconte aussi son fils François. Le nom d’une école n’est jamais anodin. Les enfants devenus grands s’en souviennent et entretiendront à leur manière le souvenir de Roland Leroy.