Danseuse et chorégraphe, Marion Muzac est l’artiste résidente du Rive Gauche. Elle y présente Let’s Folk! le 1er mars et bien plus encore.
Depuis deux ans, on ne se touche plus. Finies les bises, les poignées de mains et les embrassades. On sort, on se retrouve et on danse moins, aussi. La chorégraphe Marion Muzac ne va certainement pas mettre fin toute seule à cette interminable pandémie covidienne, mais elle propose au moins quelques remèdes : des spectacles de danse où les amateurs et le public (en tout cas une partie) sont invités à monter sur scène avec les «pros». Par exemple, Let’s Folk! et Étreintes, deux spectacles qui ont tourné en France ces dernières années et qui passent par le Rive Gauche prochainement (Let’s Folk! le 1er mars et Étreintes dans un an). Marion Muzac est l’artiste résidente du Rive Gauche sur les saisons 2021/2023. «Let’s Folk! est un spectacle autour des danses populaires et traditionnelles. Vingt personnes du public montent sur scène pendant le dernier quart d’heure de la pièce, avec les quatre danseurs professionnels, dont moi, et les deux musiciens. Les danseurs amateurs auront participé la veille à un atelier de deux heures. C’est un moment de communion, entre le concert et le spectacle de danse. Pour le projet Étreintes, danseurs professionnels et amateurs sont sur scène ensemble, pendant une heure», explique Marion Muzac.
« La danse, c’est joyeux et collectif »
Bien sûr, tout cela se prépare, lors d’ateliers pendant lesquels les Stéphanaises et Stéphanais de tous âges sont invités à s’inscrire. L’an dernier, la chorégraphe a en partie créé le spectacle MU à l’école maternelle Henri-Wallon, puis il a été présenté dans d’autres écoles de la ville et dans le hall de la fac de sciences, au Madrillet. La production et la présentation de spectacles n’est que la partie visible de ce partenariat entre le Rive Gauche et Marion Muzac. Basée depuis longtemps à Toulouse (elle y a rencontré la directrice du Rive Gauche, Raphaëlle Girard), la chorégraphe qui pense autant qu’elle danse anime aussi des ateliers avec des scolaires, des enseignants, des groupes de femmes en difficulté sociale. L’action éducative, sociale et culturelle mène la danse de Marion Muzac, «pour réunir des gens habitués à la danse et d’autres qui ne le sont pas, pour inciter les gens à pousser la porte du théâtre. Un spectacle de danse c’est joyeux et collectif, on a tout à gagner à y aller ! Toutes les pièces que je crée depuis dix ans sont en lien avec ces idées».
Ce goût pour le partage et la pédagogie lui vient de ses premiers pas de danse quand, petite fille puis adolescente, elle suivait des cours de danse dans le Cantal. «J’ai eu une formation très académique, sans voir de spectacles vivants, sans découvrir l’histoire de la danse, ça m’a manqué», dit-elle. Depuis, elle a suivi des cours à New York avec la compagnie de Merce Cunningham, a elle-même enseigné la danse et monté sa compagnie. Pour partager cette riche culture de la danse, qui n’est pas qu’un corps en mouvement.