Inflation : pas de petites économies !

Eau, électricité, gaz, essence : il est possible de réduire sa consommation et ses dépenses, avec quelques gestes du quotidien.

Qui se souvient du slogan « la chasse au gaspi » ? Il avait été lancé par le gouvernement en 1979, pour inciter les Françaises et les Français à faire des économies d’énergie et notamment d’essence. C’était le deuxième choc pétrolier, dans un contexte de hausse des prix et de guerre entre l’Iran et l’Irak. Ça vous rappelle quelque chose ? La guerre, la hausse des prix de l’énergie, l’inflation ? En ce début d’automne 2022, alors qu’il faut recommencer à allumer les lumières et bientôt le chauffage, les prix de l’énergie vont continuer à flamber. Il est temps de rouvrir la chasse au gaspi… Voici quelques astuces simples, à faire soi-même, pour économiser de l’énergie et donc un peu d’argent.

À la maison

« C’est pas Versailles ici » (c’est Saint-Étienne-du-Rouvray) : reprise dans une publicité, l’expression est devenue le nouveau slogan des vertueux partisans de l’interrupteur électrique. Éteindre la lumière quand on quitte une pièce et ne l’allumer que si nécessaire, c’est la première des choses à faire pour réduire sa consommation d’électricité. On peut aussi installer des ampoules LED ou basse consommation si ce n’est pas déjà fait. Pour le chauffage, il est recommandé de baisser les thermostats d’un ou deux degrés, de fermer les volets la nuit, d’installer des rideaux devant les fenêtres, de couper le chauffage quand on aère…

Dans la maison, beaucoup d’appareils sont branchés en permanence et consomment de l’électricité, alors qu’on ne les utilise que ponctuellement. La solution est de les relier à une multiprises avec interrupteur, qu’on coupe le soir et qu’on rallume uniquement quand on a besoin d’utiliser un appareil.

À ne pas faire avec le frigo ou le congélateur, bien sûr. Ce dernier doit quand même être débranché et dégivré régulièrement : il consomme beaucoup moins après. Restons dans lacuisine : pour faire bouillir de l’eau dans une casserole, toujours mettre un couvercle, ça bout beaucoup plus vite.

Dans la cuisine ou la salle de bains, inutile de laisser les robinets ouverts pour rien ou pas grand-chose. Beaucoup de gens laissent couler l’eau quand ils se brossent les dents. Ça ne lave pas mieux.

Et un petit tour aux toilettes avant de sortir : un pipi a-t-il vraiment besoin de neuf litres d’eau pour s’évacuer ? Non. Mettre une brique (ou une bouteille pleine) dansle réservoir permet de réduire son volume et donc d’économiser beaucoup d’eau.

Sans transition : l’eau du robinet est bonne à boire et beaucoup moins chère que l’eau en bouteille.

À l’extérieur

L’été 2022 a prouvé que la pluie pouvait se faire rare en Normandie et les espaces verts se teindre en roux. Dans un jardin ou sur un balcon, il est toujours bon de récupérer et stocker l’eau de pluie pour arroser quand il y en aura moins. En voiture, rouler moins vite (110 plutôt que 130 km/h sur autoroute), calmement et avec des pneus bien gonflés permet de faire d’importantes économies de carburant. Le plus économique est bien sûr d’utiliser un peu moins sa voiture, ce qui est plus souvent possible qu’on ne le croit.

Pendant ce temps, là-haut…

Les petits gestes du quotidien que tout le monde peut faire pour économiser l’énergie, c’est bien et même nécessaire. Mais là-haut, chez les riches, comment ça se passe ? Cet été, les médias ont dégommé les milliardaires qui explosent leur bilan carbone en jet privé pendant qu’en bas les simples terriens sont sommés de consommer moins. À Los Angeles, les villas de stars ont été montrées du doigt pour leur consommation d’eau (piscine, pelouses…) alors que la Californie crève de sécheresse chaque été. En France, les golfs ont bénéficié de dérogations sur l’arrosage alors que des restrictions d’eau s’appliquaient pour tout le monde, y compris les agriculteurs. Les chiffres varient en fonction des sources et des études, mais tous permettent d’affirmer que la minorité des très riches pollue beaucoup plus que la majorité des moins riches.

Fin août, le président Macron annonçait la fin de l’abondance et de l’insouciance. Aurait-il oublié que beaucoup de Françaises et de Français n’ont connu que les miettes de l’abondance, très peu l’insouciance et pratiquent déjà la sobriété énergétique parce qu’ils n’ont pas les moyens de dépenser plus ? S’adressait-il aux super-pollueurs et super-profiteurs de crises, aux entreprises dont les bénéfices en milliards grimpent plus vite que leur contribution à l’effort national ? On n’y croit pas une seconde. Mais si c’est le cas, il serait temps de leur rappeler à eux aussi que c’est plus Versailles, ici.

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