Peintre et tatoueuse, Mèl Deneuve publie des livres pour enfants

Ses personnages et ses histoires parlent d’elle.

Gaston est un petit hérisson hirsute et Kira un panda roux qui ressemble à un chat. Tous deux portent des lunettes, ils ont un petit coeur bien visible et ils apprennent la vie, à l’aimer et à s’aimer eux-mêmes, avec leurs fragilités et leurs différences, qui sont aussi leur force. Sans doute qu’ils ressemblent beaucoup à leur maman, la Stéphanaise Mèl Deneuve, auteur et illustratrice qui leur a donné vie en aquarelle dans quatre livres déjà publiés l’an dernier (et beaucoup d’autres devraient suivre en 2023, 4, 5, 6…). Ces livres et ces personnages, c’est un nouveau chapitre important dans la vie de Mèl Deneuve.

Au quotidien, Mèl est tatoueuse, dans son salon rouennais qui ressemble à la maison d’une abeille, tout en jaune et noir. Depuis toute petite, elle aime dessiner, peindre et s’est rêvée artiste. Elle a eu sa première machine à tatouer en 2015, pour pratiquer sur elle-même. « Au moment où j’ai commencé, je savais que ça ne me lâcherait pas. » Deux ans plus tard, elle ouvre son salon de tatouage (et piercing) Mélanges d’encres – pour Mèl et Ange, le prénom de sa compagne qui travaille avec elle.

Une victoire contre la dyslexie

« J’ai une clientèle fidèle. Je fais du sur-mesure, du dessin personnel et unique, sans book. Un tatouage doit vibrer pour LA personne. Il y a beaucoup de discussion, de psychologie. J’aime les gens, avant tout. » Il y a un an, Mèl attrape un méchant Covid qui l’empêche de travailler. Incapable de ne rien faire, elle se lance alors dans la conception de Gaston et le parapluie magique, le premier de ses livres. « Gaston ressemble à beaucoup de personnes un peu fragiles, qui se mettent en boule quand ça ne va pas. »

Elle écrit l’histoire – un vrai défi pour cette dyslexique et dysorthographique qui s’est pris quelques claques dans sa scolarité et sa vie – puis l’illustre. De cette dyslexie, elle a fait le sujet de Gaston mélange tout, le deuxième tome des aventures du petit hérisson. « Je voulais me prouver que j’étais capable de le faire. » Puis elle rencontre Relicha, un éditeur indépendant du Petit-Quevilly qui a le coup de coeur, publie ses premiers livres et s’engage pour les suivants. Mèl a plein de projets, pour demain et plus tard. Début février, elle va exposer ses toiles de paysages urbains au Art Show à Paris. Elle a plusieurs nouveaux livres (dont un « vrai » roman pour ados, sans illustrations) dans les tuyaux. Et, au salon, un couple de clients lui a déjà demandé un tatouage de Gaston et Kira…

Contact : facebook.com/Meldeneuve.