Le Rive Gauche souffle ses 30 bougies

Trois décennies après sa création, le théâtre stéphanais est plus attaché que jamais à sa mission de passeur de culture et de sensations.

Au Rive Gauche, l’humeur est à la joie. « La saison artistique qui s’ouvre en septembre va être une fête », s’exclame Raphaëlle Girard dans un grand sourire. Grâce à une programmation fouillée, la directrice du théâtre stéphanais compte bien célébrer comme il se doit les trente ans d’un établissement phare de la scène artistique métropolitaine. « Nous avons tenu à inviter des artistes emblématiques du Rive Gauche comme le musicien Arthur H, les danseurs Florence Caillon, Jean-Claude Gallotta et Angelin Preljocaj ou encore Isabelle Huppert. Il fallait également programmer de grands artistes qui ne sont jamais venus à Saint-Étienne-du-Rouvray, comme le chorégraphe Philippe Découflé mais aussi le metteur en scène et nouveau directeur du festival d’Avignon Tiago Rodrigues », explique Raphaëlle Girard. Cet anniversaire sans les Stomp aurait été impensable : cette troupe de percussionnistes-acrobates a illuminé la scène du Rive Gauche lors de son ouverture en 1993. Ils seront de retour à Saint-Étienne-du-Rouvray les 7 et 8 novembre prochains. La grande soirée d’anniversaire aura lieu le 22 mars et, dès le 3 octobre, une expo photo va retracer les grands moments du Rive Gauche.

Pour tous les goûts

Théâtre, danse, musique, cirque, lecture, magie… La prochaine saison ne néglige aucune facette du spectacle vivant. « Il faut qu’il y en ait pour tous les goûts », assure la directrice. Pour les passionnés de danse contemporaine, il y a, entre autres, les Noces d’Angelin Preljocaj (19, 20 et 21 octobre). Pour les amateurs de théâtre, l’une des pièces phare de la saison – Dans la mesure de l’impossible – livre une réflexion poignante sur le métier d’humanitaire, par le metteur en scène Tiago Rodrigues (21 et 22 février). Pour les férus d’arts urbains et le public jeunesse, la création Sous le poids des plumes invite à découvrir d’autres façons, plus poétiques peut-être, de danser le hip-hop. En tout, quarante-cinq spectacles rythmeront cette saison anniversaire. La programmation est prestigieuse et de qualité, mais avec aussi le souci d’aller vers ceux qui ne poussent pas, ou rarement, les portes du Rive Gauche.

« Nous ouvrons et fermons chaque saison avec du théâtre de rue, en partenariat avec les centres socioculturels Jean-Prévost et Georges-Brassens. Aller à la rencontre du public permet de lever des barrières. »

Rendez-vous vendredi 15 septembre avec Molière, place Jean-Prévost… Et, au-delà du divertissement, la mission d’un théâtre est de refléter un point de vue sur le monde, celui des créateurs. « Quand je programme le Circus Baobab (13 décembre), je le fais pour divertir le public car c’est beau et spectaculaire, mais aussi parce que ça parle de la précarité des pays d’Afrique, de la rareté de l’eau sur le continent », illustre la directrice. Trente ans après sa création, le Rive Gauche n’a pas fini de nous émouvoir, de nous faire rêver et réfléchir à notre humanité.

INTERVIEW

Raphaëlle Girard sur le départ

Avant une nouvelle aventure professionnelle, la directrice du Rive Gauche revient sur son passage ici.

Quel bilan faites-vous de vos cinq ans et demi au Rive Gauche ?

Outre le développement de la danse qui était au cœur de mon projet, j’ai travaillé avec les élus à ouvrir le théâtre sur la ville en proposant aux Stéphanais des spectacles hors les murs désormais incontournables. J’ai également tenu à développer l’éducation artistique au moyen d’ateliers permettant aux spectateurs de mieux appréhender les œuvres proposées. Enfin, j’ai veillé à accroître la convivialité : le public sait qu’il peut venir une heure avant le spectacle pour boire un verre, se restaurer et discuter avec l’équipe. De même, nous sommes toujours ravis de recueillir les impressions, positives ou négatives, après le spectacle et de débattre joyeusement avec nos adhérents. Nous leur demandons de se déguiser pour certaines représentations et ils jouent le jeu…

Le Rive Gauche est un lieu de culture mais aussi un lieu de vivre-ensemble. Quels sont vos meilleurs souvenirs au Rive Gauche ?

Isabelle Huppert est venue lire les nouvelles de Maupassant en février 2020. Un événement marquant qui a précédé de peu la crise sanitaire. En plein Covid cette fois, nous avons monté un spectacle participatif avec notre premier artiste associé, le chorégraphe Bouba Landrille Tchouda, et des jeunes du Château blanc et de Lillebonne. C’était un gros projet que nous avons mené à bien malgré le contexte terrible des restrictions sanitaires et que nous avons retransmis via les réseaux sociaux. Plus de 4 000 personnes l’ont regardé en streaming !

À SAVOIR

Trois spectacles à ne pas rater

La Tendresse | Mardi 14 novembre (théâtre et danse)
Julie Berès signe une pièce explosive sur le rapport à la masculinité, et invite les hommes à tomber l’armure pour redécouvrir la part de vulnérabilité et de tendresse en eux.

Arthur H | Vendredi 24 novembre (chanson française)
Sixième passage au Rive Gauche pour le chanteur à la voix éraillée !

Isabelle Huppert lit le marquis de Sade | Samedi 16 décembre (lecture théâtrale)
La grande Isabelle Huppert est elle aussi une fidèle du Rive Gauche. Un habile jeu de lumière lui permettra de camper les deux héroïnes du marquis de Sade, Justine la vertueuse éprouvée et Juliette la luxurieuse triomphante.

 

INFOS

Programmation complète et réservation sur lerivegauche76.fr

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