Le 31 août, la Ville commémore les 80 ans de sa libération. Avec les photos de Jérôme Lallier et les infos de l’atelier Histoire et patrimoine de la ville, retour sur cinq sites stéphanais qui témoignent de l’Histoire.
1. Stèle du 19 avril 1944
Sur un carré d’herbe au croisement de la rue de Paris et de la rue Saint-Yon, cette petite stèle qui appelle au souvenir semble pourtant bien oubliée.
Posée en 1964 pour les 20 ans de la Libération, elle commémore sans les nommer les bombardements qui ont largement détruit Sotteville-lès-Rouen et aussi touché Saint-Étienne-du-Rouvray. Le 19 avril 1944, peu après minuit et pendant moins d’une heure, un déluge de bombes s’abat sur le secteur. Elles sont larguées par des avions alliés venus d’Angleterre. À l’approche du débarquement de juin 44, l’objectif pour le haut commandement allié est de détruire les infrastructures ferroviaires de Quatre Mares, détenues par les Allemands, et d’empêcher ainsi l’avancée et l’arrivée de troupes et de matériel ennemis.
2. Stèle des fusillés
Il y a encore quelques années, cette stèle était adossée au terrain de la maison forestière, ou « maison des gardes », du côté du chemin de la Sapinière.
C’est là que le 26 août 1944, un groupe d’une vingtaine de résistants et de civils stéphanais et osseliens (dont un adolescent de 13 ans) sont fusillés par une division allemande en déroute. Les victimes avaient été capturées plus tôt au lieu-dit Chapeau à trois cornes, en forêt du Rouvray, où elles tentaient de mettre la main sur des armes et du matériel laissés par les Allemands. Leurs dépouilles seront ramenées en ville par la route qui s’appelle aujourd’hui rue des Fusillés. La maison des gardes, avec son mur perclus d’impacts de balles, a laissé place à une nouvelle construction privée. Mais la stèle est toujours là, même avec son erreur de date….
3. Tombe monumentale
Dans le cimetière du centre, Pierre Larson et Roland Couture restent unis dans la mort comme dans la vie et la résistance.
Leur tombe monumentale dit beaucoup de leur courte vie et de leur engagement. Jeunes communistes (comme l’atteste le symbole du marteau et de la faucille), ils travaillent à la Cotonnière occupée par les Allemands et mènent des actions de résistance. Le 1er mai 1942, ils sont arrêtés par la police française sur dénonciation, alors qu’ils participent à une opération de sabotage sur le site de la SNCF à Sotteville-lès-Rouen. En possession d’armes, ils seront exécutés le 19 mai de la même année au stand des fusillés du Grand-Quevilly (près du Champ des bruyères), où 76 condamnés à mort furent abattus par les Allemands entre 1940 et 1944. Depuis 1949 et jusqu’à aujourd’hui, le stand des fusillés est devenu un lieu de commémoration important, où figurent les noms de Pierre Larson et Roland Couture.
4. Monument aux morts
Au pied du monument aux morts des deux guerres mondiales, dans le cimetière du centre, sont gravés les noms de seize victimes civiles.
Ainsi que celles de deux victimes de l’hôpital psychiatrique du Rouvray, qu’on appelait alors asile Saint-Yon : mère supérieure Élizabeth et sœur Émile, mais aussi 34 malades restés anonymes. Occupé par les Allemands et bombardé à plusieurs reprises, l’hôpital du Rouvray a payé un lourd tribut pendant la guerre, jusqu’à la Libération. Le 26 août 1944, le résistant Maurice Blot, intendant de l’hôpital qui habitait sur place, y fut tué avec trois autres civils par des soldats allemands en retraite.
5. Plaque commémorative L’Émancipation
Sur le parking du supermarché Utile en plein centre de Saint-Étienne-du-Rouvray, cette plaque évoque une autre page de l’histoire et même deux.
Ici se tenait jadis L’Émancipation, une coopérative fondée en 1893 par des ouvriers de la Cotonnière. Trois de ses administrateurs, Désiré Baudouin, Frédéric Pichon et Alcide Burneau, cheminots et résistants, sont morts en déportation après avoir été dénoncés par un agriculteur stéphanais (qui fut lui-même jugé à la Libération).
Carte des lieux de commémoration de la seconde guerre mondiale
10h30: rassemblement devant la stèle des fusillés à la Sapinière.
11h: place de l’hôtel de ville, au monument aux morts.
- Merci à Catherine Voranger et Yvon Rémy de l’atelier Histoire et patrimoine.