Fiche d’identité
Naissance : 4 février 1884, Sotteville-lès-Rouen (76)
Décès : 26 septembre 1915 (31 ans), Neuville-Saint-Vaast (62)
Profession : Employé de l’administration des Chemins de fer de l’État.
Grade : soldat, 274e Régiment d’Infanterie, classe 1904
Campagne contre l’Allemagne : 4 août 1914 au 26 septembre 1915 (1 an et 1 mois).
À quoi ressemblait-il ?
Henri Berthou mesurait 1m64. Il avait le crâne rasé et des yeux marron clair.
Il avait un niveau d’instruction primaire, ce qui signifie qu’il avait terminé l’école primaire à 13 ans, sans passer le certificat d’études.
Il était célibataire et habitait au 58 de la Cité Thuillier, à Sotteville-lès-Rouen (76).
Biographie
Henri François Berthou naît le 4 février 1884 à Sotteville-lès-Rouen (76), dans une famille ouvrière originaire de Bretagne. L’année de ses 20 ans, il se présente aux bureaux de l’Armée afin de réaliser son service militaire. Une fiche de renseignements y est constituée, dans laquelle on apprend qu’il est chauffeur. En 1907, âgé de 23 ans, Henri Berthou est libéré de son service et repart à la vie civile.
Lorsque la guerre éclate, le jeune homme rejoint le 274e R.I. (Régiment d’Infanterie), qui est en train de se constituer à Rouen, dans la caserne Pélissier. Le régiment, fort de plus de 2 000 hommes, quitte la ville quelques jours plus tard et prend la direction de la Belgique. Le baptême du feu a lieu lors de la retraite, après la bataille de Charleroi. Henri Berthou participe ensuite à la bataille de la Marne, qui marque un coup d’arrêt à la progression allemande vers Paris.
À la fin de l’année, Henri Berthou assiste (et participe peut-être) aux célèbres fraternisations de Noël 1914, au cours desquelles des soldats français et allemands sympathisent quelques heures. Il est alors au nord de Reims (51). À l’été 1915, le 274e R.I. prend part aux offensives de l’Artois. Celles-ci sont terriblement meurtrières et nombre de Stéphanais y sont tués. Le 26 septembre 1915, plusieurs bataillons du 274e R.I. prennent d’assaut une tranchée, par un épais brouillard. Les pertes sont importantes à cause des mitrailleuses allemandes. On recense 126 tués, 279 blessés et 120 disparus, parmi lesquels…Henri Berthou. Il a 31 ans. La famille n’est d’abord tenue au courant de rien… Ce n’est que 2 mois plus tard, en novembre 1915, qu’un avis de disparition est envoyé. C’est finalement un jugement déclaratif, réalisé par le tribunal de Rouen en 1921, qui officialise le décès de Henri Berthou.
Henri Berthou est-il Stéphanais ?
Henri Berthou est né et a vécu à Sotteville-lès-Rouen. Sa présence sur le monument aux morts de Saint-Étienne-du-Rouvray est un mystère : est-ce une erreur ? Y a-t-il de la famille qui aurait demandé à l’y faire figurer ? Les archives n’ont pas répondu à cette question…
Anecdote
La 3e Bataille de l’Artois (septembre 1915) est particulièrement meurtrière pour les stéphanais. Plus d’une quinzaine de soldats de la commune sont tués ou portés disparus en moins d’une semaine.
Le jour de la mort de Henri Berthou, deux de ses camarades stéphanais du 274e R.I. tombent également : Gustave Nantou (29 ans) et Léon Grosjean (35 ans).
Sources : fiche matricule, avis de disparition, actes de naissance et de décès, fiche MdH, Livre d’Or de Sotteville-lès-Rouen, Historique et J.M.O. du 274e R.I.
Auteurs : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Lohan THIRION, 3eD, collège Paul Eluard, 2024.