Fiche d’identité
Naissance : 2 janvier 1896, Saint-Étienne-du-Rouvray
Décès : 26 juillet 1918 (22 ans), Barzy-sur-Marne (02)
Profession : Berger
Grade : Chasseur, 18e Bataillon de Chasseurs à Pied, classe 1916
Campagne contre l’Allemagne : 12 avril 1915 au 26 juillet 1918 (2 ans et 3 mois).
À quoi ressemblait-il ?
Gaston Ecker mesurait 1m70. Il avait les cheveux châtains et les yeux marron clair.
Il savait lire et écrire, mais n’avait probablement jamais terminé son cursus scolaire.
Il était célibataire et vivait au 129 rue Lazare Carnot, à Saint-Étienne-du-Rouvray (76).
Biographie
Gaston Jules Ecker naît le 2 janvier 1896 à Saint-Étienne-du-Rouvray (76). Il est le 3e fils d’une famille de tisserands alsaciens. Son père, Séverin, travaille à la Société cotonnière, une grande entreprise locale. Gaston grandit au 129 rue Lazare Carnot et devient berger.
Lorsque la guerre éclate, en août 1914, il voit son frère Jules, de 10 ans son aîné, partir au combat. Il est quant à lui trop jeune pour être mobilisé : il a tout juste 18 ans. En France, tous les jeunes hommes doivent se présenter pour leur service militaire l’année de leurs 20 ans. Néanmoins, durant la Première guerre mondiale, les pertes sont si importantes que, pour les combler, ces français sont appelés 18 mois plus tôt.
Gaston Ecker se présente donc le 12 avril 1915, âgé de 19 ans, aux bureaux de l’Armée. Pour lui, comme pour tant d’autres, le service militaire se fait directement au front. Pour une raison inexpliquée par les archives, Gaston Ecker semble néanmoins n’être envoyé au combat que le 1er octobre 1916. Il rejoint alors le 18e Bataillon de Chasseurs à Pied (B.C.P.), qui combat dans la Somme. Probablement en récompense de ses actions, le jeune stéphanais est rapidement promu chasseur 1ère classe, le 14 janvier 1917.
Après une période de travaux en Lorraine, dans le froid de la fin de l’hiver, Gaston Ecker est évacué plusieurs mois (avril-août 1917), sûrement pour des raisons de santé. A son retour, le jeune homme retrouve le 18e B.C.P., qui combat désormais dans la région de Verdun (55). Les archives du bataillon évoquent le froid, l’humidité que l’on n’arrive plus à endiguer, le gaz ypérite, les bombardements, … Lors de l’un de ceux-ci, Gaston Ecker reçoit un éclat d’obus à la cuisse. Nous sommes le 3 janvier 1918 : le voici de nouveau évacué pendant près de deux mois. Guéri, il rejoint le front le 10 mars 1918 et reprend les combats à Verdun.
En mai 1918, le bataillon est envoyé dans l’Aisne, où l’ennemi a effectué une dangereuse percée. Le 29 mai, des combats très violents opposent le 18e B.C.P. aux allemands, à Muret (02). Lors de ces échanges, Gaston Ecker se montre particulièrement intrépide, voire imprudent. Il est blessé par balle à la poitrine. Cela lui vaudra une citation à l’ordre de la brigade. Il est de nouveau évacué vers un hôpital, où il passe deux mois de convalescence.
Le 22 juillet 1918, le jeune homme rejoint les troupes, qui se battent, depuis moins d’une semaine, dans la Marne. Quatre jours plus tard, le 26 juillet, il est tué par balle : il a 22 ans.
Citation du 16 juin 1918 : « Le 29 Mai 1918 a résisté avec une énergie indomptable pendant plusieurs heures aux attaques d’un ennemi très supérieur en nombre. N’a pas hésité à se découvrir pour mieux ajuster ses coups. A été blessé ».
Anecdote
Le 12 avril 1915, 18 très jeunes Stéphanais se présentent aux bureaux de l’Armée, aux côtés de Gaston Ecker. 55,5% de ces jeunes hommes ne reviendra pas de la guerre. Parmi eux se trouvent Marcel Druaux, Albert Dechamps, Georges Delhoute, André Doudement, Emile Duteurtre, Emile Galot, Léon Jourdain, François Lecourt et Raoul Rocher. Tous sont tués avant 22 ans.
Sources : fiche matricule, acte de décès, fiche MdH, Livre d’Or, Liste électorale de SER (1913), Historique et J.M.O. du 18e B.C.P.
Autrices : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie, et Marine KEDZIORA, 3eB, collège Paul Eluard, 2024.