Les acteurs locaux avancent sur le projet de Service express régional métropolitain (SERM) mais des doutes persistent quant à l’appui de l’État.
Pour celles et ceux qui raccrochent les wagons : il s’agirait de mettre beaucoup plus de trains en circulation dans toute la métropole rouennaise afin de créer une sorte de RER, comme à Paris. Avec Lille, Toulouse, Marseille, Strasbourg, Nantes et Rouen… il y a actuellement 24 projets de « RER métropolitains » sur les rails en France.
Alternative sérieuse au projet de contournement Est, le projet normand avance… doucement. Les collectivités locales (la Région, la Métropole, les intercommunalités voisines…) se sont réunies le 30 septembre. Avec l’appui de la SNCF Réseau et de la Société des grands projets, elles vont tâcher de travailler ensemble pour trouver comment financer et gérer ce projet, alors qu’il concerne beaucoup d’acteurs et de souverainetés politiques différentes. Cette étape appelée « phase de préfiguration » doit prendre 14 mois. En bref : ça charbonne. Mais reste une inconnue pour faire avancer la locomotive : l’argent. « Le ferroviaire et ses infrastructures sont toutes de la responsabilité de l’État », expose Jean-Louis Dalibert, président osselien du collectif citoyen SOS Gares. Dans une tribune parue fin octobre dans la Gazette des communes, ce dernier rappelle qu’en 2023 l’ex-Première ministre Élisabeth Borne avait annoncé un plan de développement et de modernisation des infrastructures ferroviaires à 100 milliards d’euros. Problème : la dissolution et les changements de gouvernements ont depuis enrayé les aiguillages.
Concertation ou débat public
SOS Gares et l’association Objectifs RER métropolitains s’inquiètent des déclarations du nouveau Premier ministre Michel Barnier et de son ministre des transports, François Durovray. Alors que des millions d’euros ont déjà été dépensés pour les études liées à la création des RER métropolitains, ce dernier a annoncé sa décision de plutôt lancer un « plan national de cars express » (Ouest France du 13 octobre). Alors qu’à Rouen tous les acteurs locaux se disent d’accord pour ajouter des trains sur quelques voies dès 2025 (sans qu’aucuns travaux ne soient nécessaires), tout semble soumis à la volonté ministérielle et au vote du budget 2025 qui s’enlise à l’Assemblée nationale. Dans l’attente, les associations, qui ont déjà émis des propositions de financement (par exemple : l’augmentation de la taxe sur les m 2 sur les sièges sociaux des entreprises ayant permis de financer le Grand Paris Express), expriment deux demandes afin de faire vivre le sujet auprès de la population rouennaise : une concertation citoyenne sur le projet, comme cela a été fait à Lille, ainsi qu’un débat public avec les maires, les syndicats, les associations environnementales. Qu’en sera-t-il ? Fermeture des portes ? Attention au départ ? À ce train-là…