Devoir de mémoire – biographie d’Albert LESUEUR

Fiche d’identité

Naissance : 9 avril 1893, Brionne (27)
Décès : 23 novembre 1918 (26 ans), Camp de prisonnier de Rogoźno (Pologne)
Profession : domestique de ferme
Grade : soldat, 5e Régiment d’Infanterie, classe 1913.
Campagne contre l’Allemagne : 6 août 1914 au 23 novembre 1918 (4 ans et 3 mois, dont 2 ans et 7 mois en captivité).

À quoi ressemblait-il ?

Albert Lesueur mesurait 1m59. Il avait les cheveux châtain et des yeux bleus.
Il savait lire et écrire, mais n’avait probablement jamais terminé son cursus scolaire.
Il était célibataire et vivait au 47 rue de Paris, à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Biographie

Albert Henri Julien naît le 9 avril 1893 à Brionne (27). Les archives ne fournissent aucune information sur son enfance. On sait néanmoins qu’il est orphelin avant ses 20 ans et qu’il vit chez un tuteur légal. En 1913, le jeune homme se présente aux bureaux de l’Armée pour réaliser son service militaire obligatoire de deux années. Une fiche de renseignement alors est complétée, dans laquelle on apprend qu’il vit désormais à Saint-Etienne-du-Rouvray (76), où il est domestique de ferme.

Après quelques mois à peine de service militaire, la guerre éclate. Albert Lesueur fait donc parti des tous premiers soldats mobilisés. Il évolue au sein du 5e R.I. (Régiment d’Infanterie), comme d’autres Stéphanais.

Celui-ci marche vers la Belgique dès le 17 août et combat pour la première fois les Allemands près de Charleroi. C’est un échec cuisant. Le 5e R.I. bat en retraite pendant plusieurs semaines, comme le reste de l’armée française, avant de s’arrêter sur l’ordre du général Joffre. Là, une grande offensive générale aboutit à la victoire de la Marne.

Les combats continuent dans l’Aisne, près du Godat, à partir du 13 septembre 1914. Ce jour-là, lors d’une violente charge à la baïonnette, Albert Lesueur est blessé par balle à la cheville gauche. Evacué, il ne réintègre les troupes qu’à la fin du mois de février 1915. Le 5e R.I. se trouve toujours près du Godat, et y reste jusqu’en avril. Depuis un moment, déjà, la guerre de position s’est mise en place : les tranchées ont été creusées et les armées se sont figées.

En juillet 1915, le 5e R.I. quitte l’Aisne et remonte vers le Nord, où débute l’offensive de l’Artois. Albert Lesueur et ses camarades y prennent part à de très violents combats, où les mitrailleuses allemandes fauchent des compagnies entières en quelques minutes à peine… L’Historique régimentaire évoque également les bombardements aux gaz asphyxiants. Après une période de repos, le 5e R.I. est envoyé dans un secteur relativement calme. En avril 1916, néanmoins, il prend la route de Verdun (55), où la célèbre bataille a commencé depuis février. Le régiment subit l’extrême violence des bombardements, dans des tranchées quasiment inexistantes car nivelées par les explosions successives. Le 27 avril, après deux semaines dans le secteur, Albert Lesueur est fait prisonnier au fort de Tavannes. A 24 ans, le voici interné à Wahn, un camp de prisonnier situé au sud de Cologne (Allemagne). Il est par la suite déplacé vers le camp de Rogoźno (Pologne), où il meurt à 26 ans, le 23 novembre 1918 (soit 12 jours après l’Armistice tant attendue…), probablement à cause des terribles conditions de vie. Son décès n’est annoncé qu’en 1923, par un avis envoyé par le Comité international de la Croix Rouge. Il est finalement rendu officiel en 1924, sur décision du tribunal civil de Rouen.


Sources : fiche matricule, actes de naissance et de décès, fiche MdH, Livre d’Or, J.M.O. et Historique du 5e R.I.
Auteurs : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie, et Chérie HAUCHARD, 3eD, collège Paul Eluard, 2024.

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