Fiche d’identité
Naissance : 2 juillet 1887, Saint-Aubin-sur-Scie (76).
Décès : 18 novembre 1916 (29 ans), Ablaincourt (80).
Profession : terrassier, puis journalier.
Grade : chasseur, 31e Bataillon des Chasseurs à Pieds, classe 1907.
Campagne contre l’Allemagne : 4 août 1914 au 18 novembre 1916 (2 ans et 3 mois).
À quoi ressemblait-il ?
Alphonse Robert mesurait 1m56. Il avait le crâne rasé et les yeux gris.
Il avait un niveau d’instruction primaire, ce qui signifie qu’il avait terminé l’école primaire à 13 ans, sans passer de certificat d’études.
Il était marié à Eugénie Lesueur et vivait au 145 rue Lazare-Carnot, à Saint-Étienne-du-Rouvray.
Biographie
Alphonse Robert naît le 2 juillet 1887 à Saint-Aubin-sur-Scie (76), dans la région de Dieppe. Il grandit auprès de son frère aîné et de ses parents ouvriers. La famille vient s’installer en région rouennaise durant son enfance. Alors qu’il n’est encore qu’un tout jeune homme, il perd sa mère (entre 1904 et 1907) et son père (en mars 1907). Alphonse Robert quitte la Normandie et s’installe à Paris, dans le 6e arrondissement. En 1908, alors âgé de 21 ans, il se présente aux bureaux de l’Armée pour effectuer son service militaire obligatoire. Une fiche de renseignements est rédigée, dans laquelle on apprend qu’il est terrassier, comme son père et son frère aîné. En 1911, libéré de son service à l’Armée, il déménage à Libermont (60) et y épouse, la même année, Eugénie Lesueur, une jeune fille de 16 ans, de 8 ans sa cadette. L’année suivante, en 1912, le couple emménage à Saint-Étienne-du-Rouvray, 145 rue Lazare Carnot. Les listes électorales de Saint-Étienne-du-Rouvray, en date de 1913, nous apprennent qu’Alphonse Robert est désormais journalier.
Quand la guerre éclate, au début du mois d’août 1914, le jeune homme est immédiatement mobilisé. Il rejoint le 31e B.C.P. (Bataillon de Chasseurs à Pieds), alors cantonné à la frontière alsacienne (donc allemande… !). Contrairement aux régiments stationnés dans les autres régions de France, qui mettent du temps à se rassembler et à être acheminés vers les frontières, le 31e B.C.P. combat les Allemands dès les premiers jours du mois d’août. C’est l’occasion, tant attendue depuis 1871, de reprendre l’Alsace ! En septembre, Alphonse Robert et ses camarades remontent vers la Marne, où la célèbre bataille vient de stopper la progression allemande, puis c’est la course à la mer. Le 31e B.C.P. rejoint le nord de la France, où il vivra des heures difficiles sur le plateau de Nord-Dame-de-Lorette pendant toute l’année 1915. Entre mars et octobre 1915, le 31e B.C.P. y perd 2 651 hommes (tués, blessés ou disparus). Après plus d’un an sur le plateau de Lorette, le bataillon est acheminé vers Verdun, où la célèbre bataille vient de commencer… Les chasseurs y combattent pendant deux mois, avant d’embarquer vers un secteur un peu plus calme, en Champagne. En août 1916, Alphonse Robert et ses compagnons sont de nouveau déplacés, vers la Somme cette fois… La bataille la plus meurtrière de la Première guerre mondiale y fait rage depuis le début du mois de juillet. Ce n’est qu’en septembre que le bataillon y intervient : bien que durement éprouvé (237 hommes sont hors de combat), le 31e B.C.P. reçoit les honneurs d’une citation à l’ordre de l’Armée. L’Historique régimentaire montre la rapidité et l’efficacité de cette troupe d’élite. Entre octobre et novembre, le bataillon combat dans la zone d’Ablaincourt (60), entre Amiens et Péronne. Le 17 novembre, alors que la journée s’est déroulée sans incident et qu’Alphonse Robert et plusieurs de ses camarades sont de corvée, un obus tombe sur le groupe et fait 11 victimes (dont 7 tués). Le stéphanais, âgé de 29 ans, meurt sur le coup. Il laisse derrière lui une veuve de 21 ans.
Sources : fiche matricule, actes de naissance et de décès, fiche MdH, Livre d’Or, listes électorales de Saint-Étienne-du-Rouvray, J.M.O et Historique du 31e B.C.P.
Auteurs : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Mohamed EL BOUCHALLI, 3eD, collège Paul Eluard, 2024.