Pas toujours évident pour les jeunes de se projeter professionnellement ! Avec ce dispositif, les trois grandes écoles INSA, ESIGELEC et CESI accompagnent une centaine de collégiens et lycéens stéphanais pour ouvrir leurs ambitions et leur faire découvrir le monde de l’enseignement supérieur.
Journées immersives dans les grandes écoles, forums des métiers ou concours d’éloquence : tout est pensé pour démystifier les écoles d’ingénieurs et rendre l’avenir plus accessible. « Pour les élèves de 4ème, l’accent est mis sur une ouverture culturelle et intellectuelle, tandis que pour les 3èmes et lycéens, il s’agit de construire un véritable projet d’orientation », détaille Marie Libbrecht-Godier, référente Cordées de la Réussite à l’ESIGELEC, qui encorde des collégiens de Robespierre et Louise Michel et des lycéens de Le Corbusier. « Notre objectif est de casser la barrière territoriale entre le campus et la ville » souligne Anne Caldin, à l’INSA. L’institut coconstruit ainsi des activités et rencontres en va et vient avec les collèges Picasso et Paul Éluard. « L’important est d’ouvrir une voie possible pour ces élèves et de leur permettre de faire des choix d’orientation en conscience, sans les subir. », ajoute-t-elle. C’est aussi l’ambition du CESI et du collège Robespierre qui ont engagé vingt élèves dans un programme commun autour des explorateurs de l’industrie 4.0 « Fédérer autour d’un projet stimulant est aussi un levier pour l’ambition des collégiens », assure Jessica Blottière, référente du dispositif au CESI.
Des tuteurs comme guides
Au cœur du dispositif, des étudiants tuteurs jouent un rôle clé. Certains ont bénéficié de dispositifs similaires durant leur propre scolarité, ce qui leur permet d’incarner une réussite accessible. « Les élèves se projettent en eux et cela permet de dédramatiser les études supérieures », souligne Christelle Alain, professeure au collège Paul Éluard. L’occasion de montrer que les écoles d’ingénieurs ne sont pas réservées qu’aux garçons ou aux familles aisées et de lutter ainsi contre l’autocensure « L’an dernier, grâce à ce dispositif, deux élèves ont choisi d’effectuer leur stage de 3ème à l’ESIGELEC » ajoute Christine Moineau, professeure au collège Louise Michel.
« Les tuteurs sortent aussi grandis de cette expérience, remarque Auxane Guyon de l’INSA. Ils sont formés à la solidarité et à la transmission. Une médiatrice les accompagne pour assurer un tutorat de qualité. » Les Cordées de la Réussite activent ainsi un cercle vertueux, permettant aux élèves d’oser rêver leur avenir, tout en formant des étudiants engagés à inspirer les générations suivantes.
Les personnages
Têtes de cordées
Anne Caldin et Auxane Guyon
Leur engagement ? Aider chaque jeune à faire des choix d’orientation en conscience. Toutes deux pleinement investies dans le dispositif des Cordées de la Réussite, elles sont convaincues que faciliter l’accès aux études et aux savoirs est une mission humaniste et de service public. Anne Caldin, responsable du Service Culture et Vie Étudiante à l’INSA depuis 24 ans, a noué des liens privilégiés avec le collège Picasso et le collège Paul Éluard. « Je suis toujours touchée par la fierté des collégiens à l’issue de ce programme. »
Elle se souvient d’un élève réservé qui, après un échange marquant avec un intervenant de l’INSA, a compris qu’il existait plusieurs chemins vers la réussite.« L’objectif n’est pas de faire venir les jeunes à l’INSA, mais bien de leur ouvrir des voies et des perspectives », souligne Auxane. Les collégiens viennent ainsi à l’Institut pour des séances de travail avec les étudiants tuteurs, des conférences dessinées ou des débats mouvants. « Notre choix s’est porté sur la qualité du lien établi entre tuteur et élève » et ce, grâce à une équipe de 6 étudiants soutenus par une médiatrice professionnelle.
Professeures
Christine Moineau et Chloé Brusetti
Christine Moineau, professeure documentaliste, et Chloé Brusetti, professeure d’espagnol au collège Louise-Michel, accompagnent 16 élèves de 4ème et 3ème dans le dispositif Cordées de la Réussite en partenariat avec l’ESIGELEC. Leur engagement dépasse largement le programme initial : forum de l’orientation et rencontres inspirantes à l’ESIGELEC s’enrichissent de sorties culturelles à Paris, d’ateliers artistiques comme la photographie argentique ou de rencontres à l’Atrium pour découvrir le métier de chercheur.
Elles constatent des évolutions marquantes chez leurs élèves : plus de cohésion de groupe, une meilleure confiance en soi et davantage d’autonomie. « Ces rendez-vous leur permettent de se rendre compte que les grandes écoles ne sont ni réservées aux garçons ni aux milieux favorisés. De quoi combattre les stéréotypes ! » Nous les retrouverons cette année en pleine préparation du concours d’éloquence organisé avec la grande école d’ingénieurs.
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