Ils sont la double balle gagnante du tennis inclusif stéphanais ! Antonin Leroy et Julien Dupray Benmma ouvrent les terrains de leur club à un public handicapé grâce à des sessions adaptées.
Depuis trois ans, le club de tennis de Saint-Étienne-du-Rouvray s’est transformé. À l’origine de cette révolution, deux hommes passionnés : Julien Dupray Benmma, directeur sportif, et Antonin Leroy, entraîneur. Ensemble, ils ont fait de l’inclusion leur priorité, couronnée début décembre par l’obtention du label Sport et Handicap. Aujourd’hui, le club accompagne chaque semaine une cinquantaine de personnes en situation de handicap : adultes de l’Esat de Caudebec-lès-Elbeuf, enfants présentant un Trouble du Spectre Autistique de l’hôpital Bleu Soleil, jeunes de l’IME de Caudebec et élèves d’une classe ULIS de l’école André Ampère. Pour Antonin Leroy, cet engagement est aussi personnel. « Mon neveu a été diagnostiqué TSA (Trouble du Spectre de l’Autisme) et j’ai beaucoup joué avec lui au tennis. Cela m’a sensibilisé », confie-t-il. En s’appuyant sur sa formation, il adapte chaque session aux besoins de ses joueurs, utilisant des balles en mousse, des raquettes légères et des jeux ludiques pour favoriser une motricité douce. Pour lui, « le sport est un moyen de s’épanouir ». Avec patience, il accompagne chaque joueur à son rythme. Un de ses élèves, entraîné d’abord en individuel pour se familiariser à l’environnement du terrain, a ensuite intégré des sessions en duo, puis des petits groupes, avant de rejoindre des cours collectifs non spécialisés. « C’est une victoire pour lui, mais aussi pour nous », souligne Antonin avec fierté.
Julien, de son côté, fait du sport un outil d’inclusion depuis toujours. Responsable de l’antenne elbeuvienne de l’association Fête le Mur, créée par Yannick Noah, il a mené de nombreux projets où la raquette est un levier social. Aujourd’hui, il tient à faire du club une référence dans la Métropole. « Le tennis est un sport ouvert, loin de l’image cloisonnée et élitiste qu’on en a. Il permet de travailler l’individuel comme le collectif. » Engagé dans le paratennis, Julien envisage l’achat de fauteuils adaptés pour permettre aux joueurs handicapés de bénéficier d’équipements sur place. La raquette et la main sur le cœur, il fait figure d’exemple et motive les jeunes du club à jouer auprès d’un public élargi. Il ne cache pas son enthousiasme pour le projet à venir : emmener un groupe de jeunes, incluant des enfants handicapés, assister aux matchs de Roland-Garros l’été prochain.
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