Fiche d’identité
Naissance : 1er avril 1886, Dijon (21).
Décès : 4 août 1914 (30 ans), Estrées (80).
Profession : mouleur.
Grade : soldat, 228e Régiment d’Infanterie, classe 1906.
Campagne contre l’Allemagne : 4 août 1914 au 6 juillet 1916 (2 ans et 1 mois).
À quoi ressemblait-il ?
Pierre Faurel mesurait 1m70. Il avait le crâne rasé et les yeux bleus.
Il avait le niveau d’instruction 2 donc il savait lire et écrire.
Il était marié à Jeanne Blanchemain et habitait 32 rue de Beaulieu, à Louviers (27). Il semble ne jamais avoir vécu à Saint-Étienne-du-Rouvray.
Biographie
Pierre Alexandre Faurel naît le 1er avril 1886 à Dijon (21). Ses parents, tailleur d’habits et couturière, ont déjà une fille de 10 ans et un fils de 6 ans. Durant sa petite enfance, la famille emménage à Louviers (27), où il grandit. En 1907, alors âgé de 21 ans, le jeune homme se présente aux bureaux de l’Armée pour réaliser son service militaire obligatoire de deux années. Deux mois après son retour à la vie civile, en 1909, il perd sa mère, qui décède à 54 ans. L’été suivant, en juillet 1910, Pierre Faurel épouse
Jeanne Blanchemain, une domestique de trois ans son aînée originaire de Champ-Dolent (27). Le couple ne semble pas avoir d’enfant.
Le 4 août 1914, alors que la guerre vient d’être déclarée, Pierre Faurel est mobilisé. À 28 ans, il rejoint le 228e R.I. (Régiment d’Infanterie), cantonné à Evreux (27). Il s’agit d’un régiment de réserve, constitué de soldats d’une trentaine d’années, ayant réalisé leur service militaire il y a déjà quelques années.
Dès la mi-août, le 228e R.I. monte vers la frontière de la Belgique alliée, envahie par l’Allemagne. Les premiers échanges de tirs ont lieu le 24 août 1914 : les troupes françaises, totalement débordées par les Allemands, sont alors en retraite après la cuisante défaite de Charleroi. Pierre Faurel et ses camarades participent ensuite à la bataille de la Marne, victoire française qui met un terme à la rapide progression allemande vers Paris. Dans les mois qui suivent, le 228e R.I. combat dans la Somme, où les soldats assistent aux célèbres fraternisations de Noël 1914. Il y reste jusqu’en avril 1915. Durant l’été qui suit, le régiment participe à la bataille d’Artois, près de Neuville-Saint-Vaast (62), qui vit tant de stéphanais tomber au champ d’honneur. Les combats y sont d’une extrême violence : l’Historique régimentaire décrit un terrain totalement bouleversé par les bombardements, où les tranchées ne sont plus que des monticules de craie. Durant la fin de l’année 1915, le 228e R.I. combat en Champagne, dans des paysages dévastés, où tonnent en permanence les mitrailleuses et les canons ennemis. Au printemps 1916, Pierre Faurel et ses camarades sont acheminés vers la Somme, où l’offensive la plus meurtrière de la guerre doit bientôt commencer. Elle débute le 1er juillet 1916. Le régiment a alors pour ordre de se saisir du village d’Estrées (80), tenu par les Allemands. Au cours de cette opération, Pierre Faurel est tué, à l’âge de 30 ans.
Une erreur sur le monument aux morts ?
Pierre Faurel ne semble pas avoir de lien avec Saint-Étienne-du-Rouvray. Il a vécu l’essentiel de sa vie à Louviers, où son décès est d’ailleurs enregistré dans l’État civil. Sa présence sur le monument aux morts est donc probablement une erreur…comme il en arrivait souvent !
Sources : fiche matricule, fiche MdH, actes de naissance, de mariage et de décès, Livre d’Or de Saint-Étienne-du-Rouvray, J.M.O et Historique régimentaire du 228e R.I.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Lucas GUILLOT-LEFEBVRE, 3eD, collège Paul Eluard, 2025.