Chapelle-Darblay: la Métropole s’impose pour préserver l’activité de recyclage

Une fois le site revendu aux futurs repreneurs, l'usine devrait produire 400.000 tonnes de "papier pour ondulé" (PPO) par an pour le marché de l'emballage carton, actuellement en plein boom. Photo: Jérôme Lallier

Afin de permettre le retour d’une activité de recyclage de vieux papiers et de cartons sur le site de la papeterie de Grand-Couronne, la collectivité a pris la décision d’acquérir l’usine et ses machines pour les revendre à des industriels qui souhaitent s’y implanter. Une première en France.

Nouvel épisode dans le long feuilleton concernant la papeterie Chapelle-Darblay, fermée depuis près de 900 jours. Vendredi dernier, Nicolas Mayer-Rossignol, le président de la Métropole Rouen Normandie, a fait savoir qu’il activait son droit de préemption sur l’ensemble du site de 33 hectares situé à Grand-Couronne et qu’il allait donc s’en porter acquéreur: « En octobre 2021, UPM [le groupe finlandais propriétaire des lieux, NDLR] a annoncé son intention de céder le site au groupement Samfi/Paprec, dont le projet de reprise se traduirait par un démantèlement de l’activité de recyclage et de traitement in situ de papiers et de cartons. Nous annoncions alors que la Métropole était en ordre de bataille pour user de son droit de préemption, comme le permet la législation française. Nous l’activons aujourd’hui, en vue de céder ensuite le site à un repreneur industriel à même de préserver l’activité de recyclage. »

la Métropole n’a évidemment pas vocation à devenir un industriel du papier

Une procédure inhabituelle – la première de ce type en France – à laquelle l’ensemble des acteurs de ce dossier ont deux mois pour éventuellement s’opposer en déposant un recours. Cela pourrait être le cas des repreneurs derrière le projet Samfi-Paprec qui voulaient acquérir le site de la Chapelle-Darblay pour y produire de l’hydrogène tout en y associant une activité de tri sélectif. Deux mois, voire plus, car l’ensemble des machines en place feront elles aussi l’objet d’une procédure d’acquisition à l’issue d’un conseil métropolitain extraordinaire qui doit se réunir tout prochainement. « Cela devrait nous emmener au début du mois de mai si tout va bien », a précisé l’élu socialiste qui estime l’ensemble de l’investissement à environ 8 millions d’euros (HT). Un investissement de court terme car il est bien entendu, comme il l’a également souligné, « que la Métropole n’a évidemment pas vocation à devenir un industriel du papier ».

Et s’il n’a pas souhaité expressément le citer, le projet porté par Veolia, associé aux Canadiens de Fibre excellence, tient la corde pour permettre à Chapelle-Darblay de retrouver un avenir.

200 emplois directs à la clé

Ces derniers veulent dans un premier temps y produire du papier pour ondulés dédié à l’emballage à partir de vieux papiers, tout en revendant l’énergie produite par la chaudière biomasse installée depuis 2007 dans l’usine. « La période de reconversion du site peut aller de 6 à 18 mois avec à la clé 200 emplois directs », a détaillé Arnaud Dauxerre, représentant des cadres chez Chapelle-Darblay qui œuvre, avec deux délégués de la CGT, à la reprise de la papeterie depuis sa fermeture.

Mais in fine, les syndicalistes espèrent voir s’installer de nouvelles entreprises pour développer d’autres activités liées au recyclage et à l’économie circulaire. « On peut estimer à 400 le nombre d’emplois directs qui pourraient être créés, a calculé Julien Sénécal, le secrétaire CGT du CSE de Chapelle-Darblay. Et on sait que c’est une activité où un emploi direct en génère entre trois et quatre de manière indirecte aussi bien en matière de collecte, de logistique, d’acheminement… ». 

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