Le collectif « Non au contournement Est » s’est remobilisé lors d’une réunion publique à la salle festive mercredi 17 janvier dernier, dans l’attente d’annonces gouvernementales.
Comment appelle-t-on un sujet d’actualité dont on ne voit jamais la réalité ? Un serpent de mer. Localement, on parle ainsi du « Contournement Est de Rouen » : nom simpliste du projet d’autoroutes A133-A134. Imaginé dans les années 1970, il n’en finit plus de menacer de sortir de terre pour serpenter à l’est de la métropole et détruire la nature avoisinante en passant par le rond-point des vaches stéphanais. Ces derniers mois, les pour, les contre, les journalistes… tous bouillent de frustration. En cause : deux déclarations promettant des annonces sur le maintien ou l’abandon de plusieurs projets autoroutiers en France, dont le Contournement Est de Rouen. La dernière émanait du ministre des Transports en personne, Clément Beaune, affirmant dans le Parisien du 3 janvier : « Dès la semaine prochaine, j’annoncerai des mesures inédites d’abandon de projets autoroutiers. » Puis ce fut le remaniement du 9 janvier et il n’y avait plus de ministre en poste. Plus aucune annonce sur une éventuelle annonce d’annonce au moment de l’envoi de ce journal à l’impression.
Accentuer la pression
Déterminé dans l’interminable attente, le collectif « Non au Contournement Est » profite de l’imminence pour se remettre en ordre de bataille. La preuve avec la réunion publique organisée à la salle festive de Saint-Étienne-du-Rouvray mercredi 17 janvier. Malgré la neige, vingt personnes se sont réunies. C’est peu et c’est pourquoi ce noyau dur de « citoyens experts » crie fort ce qu’il a trouvé « simplement en fouillant dans les documents publics » : « ça va augmenter la pollution de l’eau et des sols et même déplacer l’air pollué de 45 % au sud de Rouen. Du fait de la géographie vallonnée, c’est l’un des projets les plus cher de France : un milliard d’euros, 24,5 millions par kilomètre de route », explique Guillaume Grima, l’un des porte-paroles du collectif qui devine être dans un moment où il convient d’accentuer la pression. « Ce projet tarde parce que c’est une mauvaise affaire. Il y a de l’espoir tant que l’État n’a pas signé de contrat de concession avec une entreprise. Renoncer après signature lui coûterait trop cher en pénalités. »
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