Futur quartier Guérin: les Stéphanaises et Stéphanais curieux

Après la présentation, le public a posé des questions au maire et aux agentes du développement territorial pendant plus d'une heure. Photo: Jérôme Lallier.

Beaucoup de questions ont été posées par les habitants mercredi soir, au Rive Gauche, pendant la réunion publique dédiée au projet du futur quartier Guérin. Les quelque cent cinquante Stéphanaises et Stéphanais présents ont ainsi participé au premier rendez-vous d’une longue série, pour ce que le maire a qualifié de « nouveau morceau de ville à construire ensemble ».

« Sympathique », « très intéressant », voilà comment les Stéphanaises et Stéphanais venus au Rive Gauche mercredi 30 mars ont pu qualifier le projet du futur quartier Claudine-Guérin.
Présenté par les agentes du département du développement territorial, le projet doit remplir un trou en plein milieu de la ville. Un trou en forme de friche, qui va du Rive Gauche au Technopôle, et où l’on trouve, entre autres, les Serres stéphanaises, le composteur municipal, des jardins ouvriers, etc.

En tout, 80 hectares à investir, dont 50% seront « sanctuarisés » c’est-à-dire peu voire pas urbanisés pour former un « bouclier vert » entre la forêt et la ville. Sur l’autre moitié pousseront des logements, des commerces et des équipements municipaux qui pourraient, peu à peu, déplacer le centre-ville et reconnecter le centre ancien au plateau du Madrillet. Investir ce quartier évite par ailleurs d’urbaniser de nouvelles terres agricoles en périphérie de la Métropole.

Chaque point du futur projet était rendu concret par des cartes explicatives. Photo: Jérôme Lallier.

Ambitieux, le projet est avant tout « une hypothèse », a prévenu le maire, Joachim Moyse.
Tout reste à faire, en effet, puisque l’ensemble des logements, routes et espaces verts du quartier devraient voir le jour d’ici une vingtaine d’années. Pendant cette période, les habitants seront invités à s’impliquer dans le projet Guérin, ainsi baptisé parce qu’incluant l’actuelle rue Claudine-Guérin. « Je souhaite un rendez-vous une fois par an sur le projet », a indiqué Joachim Moyse. Ce dialogue pourra prendre la forme de réunions, de questionnaires en ligne, etc.

Répondre aux « enjeux d’aujourd’hui »

Ce premier rendez-vous a donc permis de poser les bases de cette longue réflexion. Grâce à « une remise à plat du projet » menée par les agents du développement territorial, le quartier imaginé devra répondre à trois « enjeux d’aujourd’hui ». Le respect de la biodiversité d’une part, la construction de bâtiments et d’habitats durables qui favorisent une vie de quartier d’autre part, et le développement de modes de déplacements efficients. En clair: des routes et transports qui donnent la possibilité de bouger facilement, tantôt en tant que piéton, à vélo, en voiture et en transports en commun sans être bloqué du fait de manque de trottoir, piste cyclable ou place de parking. Sans oublier tout au long du projet: la nécessité de préserver les écoulements d’eau naturels, la volonté de créer une « coulée verte » (chemin très verdoyant) pour accéder facilement à la Seine, et l’envie de permettre une « ville du quart d’heure », où les principaux transports et services sont accessibles, pour toutes et tous, en quinze minutes à pied.

Le maire souhaite organiser un rendez-vous par an avec les habitants pour échanger sur le projet.

Côté questions: emplois, métro, écoles, calendrier et coût

Technique mais accessible, la présentation a été bien reçue par les Stéphanais qui se sont montrés curieux pendant plus d’une heure d’interrogations.

À la question « le quartier va demander plus d’entretien par la ville, est-ce que ça va créer de l’emploi au sein de services communaux ? », le maire a répondu oui, tout en soulignant le manque constant de ressources financières pour la collectivité, « on revendiquera les moyens auprès de l’État ». À la question « la ligne du métro viendra-t-elle desservir le nouveau quartier ? », le maire a plutôt répondu non. « Ça ne va pas être facile. C’est un équipement financé par 71 communes de la Métropole, et dans ce cas il ne profiterait qu’aux habitants d’une seule. »

D’autres interventions ont insisté sur l’importance de penser à la diversification des commerces et l’intégration de logements sociaux dans les nouveaux quartiers, pour favoriser la mixité sociale mais aussi voir se mêler des habitants d’âges différents. Une habitante a également soulevé l’importance de construire des écoles ou des crèches avant l’arrivée de nouvelles familles, pour éviter l’engorgement d’établissements déjà saturés sur le territoire.

Quant au calendrier ? « Je ne peux pas vous dire ce quartier sera fini en 2026. Ce sera plus tard ! », a indiqué Joachim Moyse. Dernière question et pas des moindres: « Qui va payer ?» « La ville est propriétaire à 95% des sols de ce futur quartier. Quand on construit, il faut qu’on s’efforce d’équilibrer les dépenses. Le but serait de récupérer des recettes en vendant des parcelles pour faire de l’habitat, et ainsi récupérer des fonds pour ensuite investir nous-mêmes, dans les équipements communaux», a expliqué le maire avant d’ajouter: «Il n’y a pas de chiffrage précis à l’heure actuelle. »

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