Inauguration de la médiathèque Elsa-Triolet, J-2 : l’histoire

La fresque sur la terrasse de la médiathèque, réalisée par Karim Ould et inspirée par les bijoux d'Elsa Triolet. Photo Jean-Pierre Sageot

Qui a écrit le premier chapitre de la bibliothèque Elsa-Triolet ? C’est la Stéphanaise Raymonde Lefebvre, en 1949.

En traversant la rue du Madrillet, la bibliothèque devient médiathèque. Elle garde le nom d’Elsa-Triolet et veillera désormais sur un futur nouveau parvis qui, lui, s’appellera Raymonde Lefebvre. Qui est-elle ? On lui doit la création de la première bibliothèque stéphanaise en 1949. Elles se retrouvent enfin côte à côte, ces deux femmes si importantes dans l’histoire culturelle de Saint-Etienne-du-Rouvray. Si la première est mondialement connue (écrivaine, première femme lauréate du prix Goncourt en 1945, compagne d’Aragon…), la seconde mérite quelques présentations.

La première bibliothèque stéphanaise

En juin 1949, la Stéphanaise Raymonde Lefebvre, militante communiste passionnée par les activités sociales et culturelles, assiste à Marseille à un discours de l’écrivaine Elsa Triolet sur l’importance de la lecture. Les deux femmes échangent et sympathisent, puis Mme Lefebvre créée dans le quartier du Madrillet la première bibliothèque de la ville, immédiatement baptisée Elsa Triolet. Raymonde Lefebvre fait de l’éducation populaire et de la médiation culturelle avant l’heure. Via des affiches, des articles, des conférences, des soirées diapos, des visites de musées ou des ventes de livres, elle réussit à faire entrer des gens dans une bibliothèque, et à faire entrer la culture livresque dans la vie des gens. Fondée en 1949 avec moins de 150 ouvrages, sa bibliothèque associative en comptait 10 000 vingt ans plus tard.

Raymonde Lefebvre, au centre, avec deux bénévoles de la première bibliothèque Elsa-Triolet.

 

L’essor des bibliothèques

De son côté, la municipalité communiste, engagée dans la promotion de la culture et de l’éducation populaire, lance son propre réseau de bibliothèques municipales. La première ouvre en 1973 dans le centre socio-culturel Georges-Déziré. Un service de bibliobus est créé deux ans plus tard. Puis la bibliothèque Louis-Aragon est inaugurée en 1981 dans le quartier de La Houssière. Cette même année 1981, le vrai Louis Aragon offre à la bibliothèque qui porte le nom de sa défunte femme, toujours tenue par Raymonde Lefebvre, une collection de 56 bijoux qu’elle avait créés dans les années 30. Enfin, en 1987, après plusieurs localisations dans le quartier du Madrillet, la bibliothèque Elsa-Triolet, riche de 16 000 ouvrages, s’installe place Jean-Prévost. Elle change de statut, devient bibliothèque municipale et perpétue le nom d’Elsa-Triolet. La boucle se boucle (d’oreille) en octobre 2024, avec l’ouverture de la nouvelle médiathèque Elsa-Triolet et ses cinq vitrines, où seront exposés en permanence les bijoux d’Elsa Triolet.

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