Pendant les vacances d’avril, la quatrième édition du terrain d’aventure s’est tenue dans le bois des Anémones. L’occasion pour les enfants et les jeunes de laisser libre cours à leur créativité.
Sous les arbres aux feuilles naissantes du bois des Anémones, des éclats de voix d’enfants et des bruits d’outils se font entendre. Ça et là, un assemblage hétéroclite de constructions en palettes se dresse comme un petit village au milieu des fourrés. Pour la quatrième année, l’association d’éducation populaire Des camps sur la comète a installé son terrain d’aventure à Saint-Étienne-du-Rouvray durant les vacances de printemps.
Spécificité du lieu, ce sont les jeunes qui décident eux-mêmes de leur propre programme tout en étant libres de laisser libre cours à leur créativité, en utilisant les nombreux outils à disposition pour construire des cabanes et autres jeux en palette. Familles, adolescents venus seuls ou en groupe ou encore centres de loisirs, des publics très divers se côtoient sur le terrain. Une mixité sociale qui ne se retrouverait que rarement dans d’autres structures selon les organisateurs.
Plus de 1 000 permis délivrés
« C’est bien parce qu’on est en convivialité. On fait des cabanes et tout et un toboggan là-bas », déclare Adam, un habitué qui venait déjà avec ses amis l’an dernier.
Les membres de l’association Des camps sur la comète ne sont là que pour veiller à la sécurité des jeunes constructeurs et les accompagner dans leurs projets. Ces derniers font également passer des « permis de bricolage » : sésame indispensable pour les enfants, mais aussi pour les adultes, avant d’utiliser les outils. Cette année, 1 100 permis de bricoler ont été délivrés : le record de 900 permis en 2024 est largement dépassé. Sans compter les jeunes qui viennent au terrain d’aventure sans prendre de permis. Cette fréquentation enthousiasme Guillaume Viger, cheville ouvrière de l’association. Pour lui, la philosophie de l’opération repose sur le rapport de confiance construit avec les jeunes : « Sur le terrain d’aventure, on a envie de responsabiliser les enfants et de les rendre libres des activités qu’ils vont pouvoir vivre. »
S’il admet que le risque zéro n’existe pas, Guillaume Viger rappelle que cette responsabilisation permet justement de réduire le risque : « Quand un enfant est en train de mettre du bois dans le feu ou d’utiliser un outil, il a totalement conscience qu’il est en train d’utiliser des objets à risque et il va faire attention. Les enfants sont comme les adultes, ils n’ont pas envie de se faire mal donc ils vont très être responsabilisés. »
Un rayonnement au-delà de la commune
Disparus au tournant des années 1990, les terrains d’aventure font un come-back depuis 2018 en France, qui compte désormais une dizaine d’expérimentations du type de celle de Saint-Étienne-du-Rouvray, dont une, également menée par Des camps sur la comète à Louviers depuis 2024. Prochaine étape pour l’association, implanter un nouveau terrain d’aventure dans le quartier Grammont à Rouen à partir de mi-août. « Le projet de Saint-Étienne-du-Rouvray rayonne, il y a beaucoup de collectivités qui s’y intéressent et qui passent voir ce qu’il s’y passe », déclare Guillaume Viger.
Vendredi 18 avril, c’était la fin de l’aventure pour 2025. Les constructions ont été évacuées avec l’aide des agents de la Ville et le bois des Anémones a retrouvé sa quiétude. Mais le succès donne des idées à certains jeunes Stéphanais comme Bilel, qui aimerait voir l’opération se reproduire durant l’été : « Ceux qui ne vont pas en vacances et qui ne font rien de leurs journées, ils peuvent faire ça en juillet-août. »