Jeudi 2 juillet, le conseil municipal de la Ville de Saint-Étienne-du-Rouvray a été marqué par l’adoption d’un vœu du maire pour l’extension des horaires d’ouverture du bureau de Poste Carnot. La réunion s’est par ailleurs ouverte sur de vifs échanges aux accents écologiques.
Mieux valait être ponctuel pour ne rien rater du conseil municipal qui s’est tenu hier, jeudi 2 juillet à la mairie. L’ensemble des 35 élus ont délibéré pendant trois heures dans une salle des séances réaménagée, mesures de sécurité sanitaire obligent.
Dès les premières prises de parole, les échanges ont viré au vert. Après avoir évoqué les résultats des seconds tours des élections municipales de dimanche dernier (“le taux d’abstention record à ces élections témoigne du rejet de la population envers les institutions qui servent d’abord les riches et les puissants”), Noura Hamiche, seule élue de la liste soutenue par le NPA «Saint-Étienne vraiment à gauche pour un monde meilleur» a cité certains combats qu’elle compte mener pendant la mandature à venir: “Nous nous battrons aux côtés du personnel du Centre hospitalier du Rouvray et aux côtés des riverains qui luttent contre la destruction de la forêt du Madrillet.”
Cette référence à la récente mobilisation contre les projets de constructions à la forêt du Madrillet, l’élu Europe Écologie les Verts (EELV), David Fontaine, l’avait également prévue. «Aucun arbre ne doit tomber. Nous présenterons une mesure à ce sujet au prochain conseil municipal, j’espère qu’elle sera portée collectivement, avec la majorité». Léa Pawelski pour le Parti socialiste, a également rebondi sur le sujet: “nous sommes favorables au fait de faire un point sur le développement du technopôle, explique la troisième adjointe au maire, tout en rappelant la nécessité de porter ce sujet auprès du prochain conseil métropolitain. Une majorité devrait pouvoir s’entendre sur cette question”.
“Un lieu d’excellence sur la commune”
Le rôle de la Métropole sur ce dossier, le député de Seine-Maritime, Hubert Wulfranc, s’est aussi empressé de le préciser: «la municipalité de Saint-Étienne-du-Rouvray n’est en aucun cas le maître d’ouvrage de ce dossier. Ce rôle a été donné à la Métropole. De plus, le bloc forestier principalement concerné par la déforestation, de 60 hectares, se situe sur la commune de Petit-Couronne. Les responsabilités doivent se prendre au niveau de la Métropole. Il ne sert à rien de désunir la gauche et d’introduire de la confusion”.
Brahim Charafi, tête de liste «Osons ensemble l’avenir de Saint-Etienne-du-rouvray», a apporté son point de vue sur le thème de l’écologie: «je regrette le décalage entre vos prises de parole et ce que nous proposons en terme de responsabilités. L‘environnement ne doit pas être un sujet d’idéologie politique, cela nous concerne tous, et je ne vois pas d’adjoint chargé de l’environnement». Visiblement surpris, le maire Joachim Moyse a répondu à cette remarque: «j’ai profité du début de séance pour indiquer les délégations de chaque adjoint. J’ai mentionné la délégation développement durable et espaces verts en la personne de M. Pascal Le Cousin (deuxième adjoint au maire, ndlr), sans oublier M. Gregory Leconte, conseiller municipal délégué écologiste chargé du suivi du développement du technopôle et du campus du Madrillet”.
Dernière à s’emparer du micro sur le sujet, Marie-Pierre Rodriguez a enfin tenu à rappeler l’historique du projet de développement du technopôle: «je rappelle que la Ville s’est battue pour obtenir l’installation du technopôle, afin de disposer d’un lieu d’excellence sur la commune. Michel Grandpierre (maire de Saint-Étienne-du-Rouvray de 1973 à 2002, ndlr) s’est battu pour ce projet, on ne peut pas le rejeter.»
Un vœu pour les horaires du bureau de Poste
«Ce tour d’horizon n’est pas dans les tonalités amicales habituelles, a déploré le maire Joachim Moyse. La crise sanitaire et les résultats récents aux municipales vous invitent à évoquer les questions environnementales davantage que d’habitude, mais elles ne peuvent pas prendre toute la place.» Et l’élu de repréciser sa vision du combat pour l’environnement: «il faut équilibrer les questions écologiques avec les questions d’économie, les questions d’emploi et les questions sociales. C’est le sens que je donne à l’expression de développement durable.»
Le maire a ensuite embrayé sur la question des horaires d’ouverture du bureau de Poste Carnot, situé dans le centre ancien. “Il est totalement inadmissible que, sur justification de la crise sanitaire, il y ait des horaires réduits jusque fin août. J’exige que la direction régionale de la Poste rouvre ce bureau aux horaires habituels, sans délais.” Soumis au vote, ce vœu a reçu un avis favorable, à l’unanimité. “Je vais adresser ce texte dès demain auprès de la direction régionale. S’il le faut, nous l’accompagnerons d’une mobilisation citoyenne. Je souhaite qu’elle puisse prendre de toutes les formes possibles.”
“Le point d’orgue du conseil municipal”
L’ensemble des délibérations prévues à l’ordre du jour ont ensuite été adoptées. À mi-séance, les élus ont validé à l’unanimité plusieurs demandes de financements prévues pour le projet de construction d’une nouvelle école dans la commune, dont l’achat du terrain appartenant à la SNCF, rue Pierre Sémard, où elle sera bâtie. Le maire s’est félicité de cette décision prise à l’unanimité: “c’était pour moi le point d’orgue de ce conseil municipal, il en va de l’intérêt de nos enfants.”
Le financement de l’école privée validé
Le vote qui a le moins fédéré concernait la délibération sur le financement de l’école privée Jeanne-d’Arc. Le conseil devait se prononcer sur l’augmentation de la subvention annuelle accordée par la Ville en raison de l’abaissement de l’âge de l’école obligatoire de 6 à 3 ans, depuis la rentrée 2019. Le conseil municipal a voté à 30 voix “pour”.
Les cameras de surveillance en question
L’octroi de moyens supplémentaires pour le développement du centre de supervision urbain (CSU) a également suscité le débat. Il s’agissait notamment de financer l’installation de nouvelles caméras sur la voie publique. Noura Hamiche a voté “contre”. “La vidéosurveillance ne lutte ni contre le racisme, ni contre le chômage, ni contre l’exclusion. J’aurais préféré que cet argent soit investi pour les éducateurs de rue et les actions de proximité.” Brahim Charifi a quant à lui voté “pour” cette proposition “incluse dans notre programme électoral”. Le maire a alors tenu à justifier la tenue de cette délibération validée par le conseil: “pour fournir un service public de qualité, il faut des agents en nombre suffisant, mais il faut aussi il leur fournir des outils et un matériel de qualité, pour qu’ils puissent exercer leur mission de la meilleure façon possible.”