Le géant Amazon s’implante sur l’ancien site de l’usine de papier toilette Essity
Emploi - 24 septembre 2020
Amazon Logistics a annoncé, mercredi 23 septembre, l’ouverture fin octobre d’une agence de livraison à Saint-Étienne-du-Rouvray. L’entreprise américaine programmerait également l’ouverture d’un vaste centre de distribution à Petit-Couronne.
La quatrième plus grosse entreprise du monde (après Apple, Google et Microsoft), Amazon, a annoncé l’ouverture d’une agence de livraison à Saint-Étienne-du-Rouvray, le 22 octobre prochain. L’entreprise américaine qui réalise 4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel en France s’installera dans la zone industrielle (Z.I.) des bords de Seine, dans les anciens locaux de l’usine de papier toilette du groupe Essity, fermée fin 2018 (lire Le Stéphanais n°251, page 7).
Cette agence de livraison doit permettre de réceptionner des colis en provenance des centres de tri et des centres de distribution d’Amazon, afin de mieux gérer la rapidité de distribution des colis autour de Rouen et sa région. D’après un communiqué de l’entreprise, cette installation devrait permettre la création de trois cents emplois, dont cinquante CDI directs, auxquels s’ajouteraient “les entreprises de livraison partenaires” qui, toujours d’après le communiqué, feraient appel “à plus de 250 agents pour livrer les clients de Rouen et de sa région”.
“Nous sommes heureux de commencer le recrutement de nouveaux collaborateurs pour préparer l’ouverture de notre nouvelle agence de livraison Amazon Logistics à Saint-Étienne-du-Rouvray”, commente le directeur d’Amazon France Logistic, Ronan Bolé, “À la pointe des normes environnementales, cette nouvelle agence de livraison nous permettra également de livrer les centres-villes de Rouen et Caen en véhicules propres, sans oublier le centre-ville piéton de Rouen qui sera lui livré en vélos-cargos.”
À Petit-Couronne, le projet d’un centre logistique qui inquiète
Cette ouverture d’agence à Saint-Étienne-du-Rouvray relance la rumeur de l’installation plus pérenne du géant du e-commerce dans la région rouennaise. Amazon a en effet déposé une demande de permis de construire d’un vaste centre logistique (
lieu réunissant des colis en provenance de plusieurs fournisseurs différents) dans le parc d’activité de l’ancienne raffinerie Petroplus, à Petit-Couronne
. L’enquête publique examinant cette demande pour autorisation a pris fin vendredi 25 septembre. La perspective de cette installation inquiète:
dans un communiqué signé par Les amis de la Terre France, Alternatiba Rouen et Action non-violente Cop21, les associations écologistes déplorent “les impacts climatiques, environnementaux et économiques de ces entrepôts de e-commerce” et stipulent que “pour un emploi créé par Amazon, ce sont plus de deux emplois qui disparaissent dans les petits commerces.”
À l’échelle de la métropole, le groupe «La métropole en commun» (élus communistes, apparentés et citoyens, NDLR) ont également réagi à cette actualité par une déclaration diffusée le 28 septembre. Ils demandent un moratoire sur l’installation d’une telle plateforme logistique, mettant notamment en avant des arguments environnementaux: “ce projet d’implantation est contraire aux projets de la COP21 en ce qu’il conduirait à un accroissement majeur du trafic des poids lourds et des camionnettes sur notre territoire, augmentant encore un peu plus les émissions de gaz à effet de serre”, ainsi que des craintes en terme de sécurité : “[les dimensions des entrepôts] présente[nt] une impossibilité opérationnelle en matière de limitation de la propagation d’un incendie en cas de non maîtrise par le système interne, comme le stipule dans son rapport d’analyse le Directeur départemental des services d’incendie et de secours de la Seine-Maritime.”
