La directrice du Rive Gauche Raphaëlle Girard revient sur quelques temps forts du nouveau programme de la salle municipale. Cette année, le théâtre a aussi son mot à dire.
« En septembre, ça redémarre. On y croit! », la joie de Raphaëlle Girard, directrice de la salle municipale le Rive Gauche, est communicative. Et pour cause! Dès le début du confinement le 17 mars dernier, la scène conventionnée d’intérêt national art et création – danse avait dû baisser le rideau pour une durée indéterminée, annulant de fait tous les évènements de la programmation. Pendant cette période, les équipes se sont démenées pour mettre sur pied une saison 2020/2021 aussi riche que d’habitude, mais également la plus dense possible, malgré la crise. Résultat : une cinquantaine d’évènements prévus de septembre à juin prochain. « Je vous préviens, tout est bien, enchérit la directrice, tout en croisant les doigts pour éloigner le Covid-19. J’aime tellement cette saison que j’espère qu’elle aura lieu dans des conditions normales ».
Du théâtre engagé et caustique
L’ensemble du programme est bien sûr susceptible d’être modifié, et tous les spectacles se feront dans le respect des mesures barrières. Mais au Rive Gauche, l’heure est à l’optimisme. Rendez-vous d’abord place Jean-Prévost vendredi 18 septembre à 18h30. La saison débutera par une représentation gratuite de théâtre de rue avec le Collectif 2222 qui présentera Traverser la rivière sous la pluie. Tout un symbole. Comme toujours, la part belle est faite à la danse (lire programme complet distribué avec ce numéro du Stéphanais) mais cette année, il faut noter que le Rive Gauche a tenu à donner la réplique à un théâtre particulier: « cette saison, il sera politique, engagé, et caustique par l’humour », indique Raphaëlle Girard. Pour les plus jeunes, la compagnie Théâtre à cru propose Vilain! (13 novembre), en référence au vilain petit canard, l’histoire d’une orpheline (Nelly Pulicani, peintre et plasticienne) qui se réfugie dans la forêt et raconte son histoire. « C’est très frais, dédié au jeune public mais programmé le soir, tout le monde y trouvera son bonheur ». Tout aussi « feel good », mais aussi social et féministe : Féminines, où la compagnie La part des anges de Pauline Bureau fait vivre l’histoire (vraie) d’une petite équipe de foot féminin devenue championne du monde en 1978. La date du 11 février est aussi à cocher pour Place « très engagé politiquement et très drôle ». Tamara Al Saadi, Franco-irakienne arrivée en France à trois ans, raconte avec humour comment elle a mis des années à trouver sa place. Son personnage tantôt irakienne, tantôt française, est joué par deux comédiennes.
Faisons un pas de côté pour parler danse : le grand temps fort aura lieu jeudi 10 décembre pour À vous de danser, signé Jean-Claude Gallotta. « Jean-claude est quelqu’un qui compte dans l’histoire de la danse française, précise Raphaëlle Girard. Il a lancé la danse contemporaine dans les années 1980. Il a apporté une écriture réjouissante, pétillante, de groupe, qui n’appartient qu’à lui. Quand on aime la danse si on n’a jamais vu Jean-Claude Gallotta, il faut absolument venir au Rive Gauche ! » Et pour finir sur une autre bonne note : le 3 décembre pointant la venue de Pomme, une jeune voix française fascinée par le japon de Miyazaki dont le souffle habité renverse les cœurs engourdis.
Temps fort : « C’est déjà de la danse ! »
En janvier ne ratez pas la première édition de C’est déjà de la danse ! Le Rive Gauche s’est associé avec plusieurs salles de la Métropole pour proposer des voyages chorégraphiques et interdisciplinaires. En tout : huit spectacles où la danse se marie à un autre art. Marionnettes, slam, arts plastiques et d’autres habiletés s’entremêleront à la danse pour quatre représentations au Rive Gauche, puis à l’Étincelle à Rouen, à l’Opéra de Rouen, au Trianon Transatlantique à Sotteville-lès-Rouen et à l’Université du Madrillet en entrée libre. À noter également: un spectacle amateur en collaboration avec le Conservatoire de Saint-Étiennedu-Rouvray et celui de Rouen.