Justine Daunou a l’art de magnifier le pouvoir féminin et l’inclusion. Illustratrice autodidacte, la Stéphanaise crée des stickers et affiches où se mêlent révolte et magie.
Derrière le pseudonyme de L’Ensorceleuse, se cache une illustratrice stéphanaise qui a fait de la sororité et de la diversité ses principales sources d’inspiration. Initialement, Justine Daunou et sa sœur rêvaient de lancer un projet commun, baptisé Les Ensoeurceleuses, associant broderie et illustration.
Si ce rêve partagé n’a pas vu le jour, Justine a gardé ce nom envoûtant. “C’était comme un rappel de ce que je voulais insuffler dans mes dessins : la force des femmes et une forme de magie qui reconnecte à soi”, raconte-t-elle. Parmi ses créations réalisées sur tablette, on trouve une femme prête à en découdre, des corps qui s’assument ou des visages fleuris figurant les personnes hyper sensibles.
Entre douceur et affirmation, les illustrations portent des messages puissants et souvent une touche d’humour. Son sticker en forme de boîte d’allumettes arborant l’inscription Burn the patriarchy est devenu son best-seller. “Je pense que ce message résonne parce qu’il est simple et radical à la fois. Il dit tout ce qu’on a envie de crier mais avec une touche artistique”, explique-t-elle.
Illustrer la force et guérir les blessures
Encouragée par sa professeure de dessin lors de ses études d’esthétisme, Justine s’est véritablement lancée en 2021. “C’était effrayant au début, avec ce syndrome de l’imposteur qui te fait douter. Mais ce projet m’a donné une confiance et une fierté que je n’aurais jamais imaginées”, souligne-t-elle.
Victime de harcèlement dans sa jeunesse, de violence de la part d’un ex-compagnon et souffrant d’une maladie neurologique, elle a fait de son crayon une arme douce mais percutante, au service de la tolérance. Un autre soutien précieux est venu de ses grands-parents qui ont financé les machines de découpe et imprimantes nécessaires à son activité. “Sans eux, je n’aurais pas pu concrétiser tout ça. Leur aide, c’était comme un signal : on croit en toi”, ajoute-t-elle.
Depuis, elle présente ses œuvres sur les marchés de créateurs, dans des boutiques éphémères au Havre, un dépôt-vente à Montpellier et sur internet. Elle a aussi répondu à une commande d’une compagnie de théâtre en confectionnant une affiche de spectacle et a obtenu le label ÉcoDéfis décerné par la Métropole Rouen Normandie et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Normandie qui témoigne de son engagement pour un avenir plus vert et durable. « J’utilise des papiers sans additifs, issus de forêt durablement gérées, des ampoules LED et des machines de seconde main » précise-t-elle. S’essayant également à la gravure sur bois et sur miroir, elle envisage ses créations comme des petits totems graphiques accessibles à tous et invitant chacun à s’y reconnaître.
L’Ensorceleuse sur toute la ligne :