L’envie de culture résonne pour le jour anniversaire du premier confinement

À l’appel des intermittent·e·s du spectacle et d’autres représentant·e·s du monde de la culture, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Rouen pour marquer l’anniversaire du premier confinement. Un regroupement aux airs de répétition avant les manifestations du 20 et 21 mars. 

Une scène comme on n’en a plus vu depuis douze mois: plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à midi ce mercredi 17 mars sur le parvis de l’hôtel de ville de Rouen, certaines d’entre elles ont même dansé –tout sourire derrière leur masque– aux rythmes des groupes locaux venus se produire sur la petite estrade montée pour l’occasion.

 

Le rassemblement organisé par les intermittent·e·s du spectacle et d’autres représentant·e·s du monde de la culture avait pour but de marquer l’anniversaire du premier confinement (il avait débuté le 17 mars 2020 à midi). Les revendications affichées sont connues car restées sans réponses depuis plusieurs mois: prolongation de l’année blanche pour les droits au chômage, réouverture des lieux culturels, plan de financement massif de soutien à l’emploi dans le secteur culturel, plan de financement à la diffusion des spectacles victimes de la crise, etc. Une large banderole “Public, précaires, intermittent·es nos luttes sont essentielles” ornait la façade de l’hôtel de ville.

On continue de vivre, mais le cœur ne bat plus”

Dans la foule, le jeune Stéphanais Baptiste Martel, guitariste du groupe de rock français Horpailleur –qui s’est produit quelques minutes plus tôt–, jauge le rassemblement. “C’est important de montrer notre volonté en se réunissant. La culture et le spectacle vivant, c’est ce qui fait que de nous des êtres humains, si on nous les retire, on n’est plus qu’à moitié humains. On continue de vivre, mais le cœur ne bat plus…”. Derrière ses lunettes, son regard reprend l’air désabusé largement répandu parmi la foule. “J’aimerais comprendre pourquoi certains établissements peuvent ouvrir et d’autres non, alors qu’ils ont les mêmes contraintes…”.

Quelques rangs derrière, Pierre Barrière apprécie de s’être mêlé au mouvement. Il anime des ateliers “s’exprimer pour agir”*, notamment suivi par des personnes en situation de handicap, à Saint-Étienne-du-Rouvray. “Je suis venu en tant que citoyen mais j’ai aussi invité les inscrits de l’atelier à se joindre au mouvement. On se sert beaucoup de la culture dans nos actions, la culture c’est un outil pour s’exprimer dont on est tous privés. Les personnes qui rencontrent déjà des difficultés au quotidien subissent les conséquences de ces restrictions de plein fouet.”  

Rassemblement samedi 20 mars au Rive Gauche

Ce rassemblement avait des allures d’entracte avant une plus large mobilisation prévue ce week-end: plusieurs syndicats du monde de la culture ont appelé professionnels et spectateurs à un mouvement pour l’ouverture des lieux culturels. Le rendez-vous Stéphanais se fera à 11h30 ce samedi 20 mars sur le parvis du Rive Gauche. Les participants sont invités à se munir d’une fleur pour symboliser le printemps et composer symboliquement un bouquet de retrouvailles.
Artistes, spectateurs, élus, exprimeront leur soutien au spectacle vivant, leur volonté de retrouver rapidement et en toute sérénité le chemin des lieux de culture. “L’idée derrière cet appel est aussi d’inviter le public à se faire entendre, pour que lui aussi vienne montrer qu’il est prêt à revenir assister aux spectacles”, précise Raphaëlle Girard, directrice du Rive Gauche. “Tout le monde est invité à rejoindre ces rassemblements devant tous les lieux fermés, nous dirons aux décideurs “on attend et on est prêts”. Le public aussi attend, on le sait, on reçoit de nombreux messages des spectateurs.”

*action menée par l’association Culture et Partage, proposant un projet de lien social, culturel et professionnel s’inscrivant dans un vivre ensemble et une citoyenneté valorisé

60 théâtres occupés en France

Les mobilisations de ce mercredi et de ce week-end font échos au mouvement national de contestation lancé à Paris, jeudi 4 mars, qui a débuté avec l’occupation du théâtre de l’Odéon et qui a inspiré les professionnels de la culture dans Toute la France. Ce 17 mars, 60 théâtres sont occupés en France, dont le théâtre des Deux rives de Rouen, occupé depuis le vendredi 12 mars. La rédaction du site Telerama.fr a dressé une carte des sites investis, mise à jour régulièrement.

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