Sur le plateau du Madrillet, des étudiants vivent en colocation solidaire, s’engageant quatre heures par semaine dans un projet d’entraide locale.
Cela fait deux ans que Bassit Daouda est devenu kapseur, c’est-à-dire «koloc à projets solidaires». Étudiant en licence mécanique à l’université de Rouen, il partage son appartement du Château blanc avec un autre étudiant et prend part, bénévolement, à la vie de quartier. Le projet porté par l’Afev, Association de la fondation étudiante pour la ville, et soutenu par le Foyer stéphanais, l’a tout de suite convaincu. «J’aime échanger, aider et faire en sorte que notre quotidien soit plus agréable», sourit-il. Ainsi, chaque semaine, il consacre deux heures aux habitants de son immeuble, organisant des temps de rencontre, les invitant à découvrir le jardin partagé de Wallon ou à échanger leurs recettes, et donner deux heures de soutien à un jeune collégien en difficulté scolaire. «Avec les conditions sanitaires, nous échangeons par appel vidéo. L’an dernier, j’ai accompagné une lycéenne et je prenais le temps de faire des jeux de société avec elle ou de lui proposer des sorties culturelles», explique Bassit Daouda, persuadé que l’enrichissement bénéficie autant à l’enfant qu’à sa famille et à lui-même.
S’engager pour les autres
Mis en place à Saint-Étienne-du-Rouvray depuis deux ans, le dispositif est un atout social. «Il met en mouvement la vie du quartier et dynamise les liens entre les habitants», souligne Pierre Fleury, agent de développement social de la Ville, chargé de faire visiter le quartier aux étudiants arrivant et de les mettre en lien avec les différents acteurs du secteur.
Une dizaine d’étudiants sont ainsi répartis en quatre colocations solidaires et accompagnés par l’Afev dans leurs activités. «Nous les sélectionnons et leur proposons des formations», précise Pierre Roudaut, chargé de développement local Kaps. À l’échelle nationale, ce sont ainsi près de 600 colocataires solidaires qui sont accompagnés. «Notre association mise sur l’esprit citoyen et l’importance de l’éducation populaire, poursuit-il. Chaque étudiant bénévole s’engage à tenir un contrat moral pendant un an.» Du haut de ses 26 ans, Bassit Daouda fourmille d’idées. «Nous avons la chance d’être dans une ville multiculturelle. Plus nous échangerons et plus nous élargirons nos vies !», souligne-t-il invitant d’autres étudiants à rejoindre le mouvement, cinq places sont encore disponibles dans ces colocations d’un nouveau genre.