D’ici six mois, 3 000 nouveaux compteurs électriques « intelligents » vont être installés dans les foyers stéphanais. L’arrêté pris par la Ville qui empêchait leur installation a été annulé en 2018.
Depuis quelques semaines, plusieurs habitant·e·s s’interrogent sur le nouveau déploiement de compteurs Linky surla commune. Enedis, qui gère le réseau électrique en France, confirme d’ailleurs, qu’après la période de confinement, une nouvelle phase d’installation s’y déroule. « Depuis 2017, environ 10 000 compteurs ont déjà été déployés sur la commune de Saint-Étienne-du-Rouvray ce qui représente 77 % des foyers. Actuellement, une deuxième vague de déploiement est en cours pour équiper les foyers restants, avec la pose de 3 000 nouveaux compteurs sur la collectivité ; elle sera réalisée sur une durée de six mois.»
L’arrêté de la Ville annulé en 2018
Ces installations questionnent, notamment sur l’utilité de ce changement à l’image de Stéphane qui avait décliné un premier rendez-vous : « Enedis revient à nouveau vers moi. J’aurais donc aimé savoir si je devais accepter le rendez-vous sachant que je ne suis pas très chaud pour changer mon compteur qui a moins de10 ans.»
La municipalité de Saint-Étienne-du-Rouvray avait en effet pris un arrêté le 20 septembre 2017 interdisant la pose des compteurs Linky sur l’ensemble du territoire communal. Un mouvement national puisque près de 1 000 communes avaient entamé des démarches similaires. Mais, à la demande de la préfecture de Seine-Maritime, cet arrêté a été annulé par le tribunal administratif de Rouen fin 2018. Il n’est donc pas possible de s’y référer pour justifier un refus d’installation qui est pris en charge à Saint-Étienne-du-Rouvray par l’entreprise « OK Service SFATD ».
Un compteur remis en cause
En principe, chaque client·e concerné·e doit recevoir un courrier d’information trente à quarante-cinq jours avant l’installation du nouveau compteur. L’entreprise prestataire mandatée par Enedis doit ensuite contacter le·la client·e, au moins vingt-cinq jours avant son intervention. Le jour même, les technicien·ne·s doivent pouvoir présenter une lettre d’accréditation sur simple demande afin de confirmer leur identité. Et à aucun moment un paiement ne doit être demandé. Comme le précise Enedis, « cette installation ne peut donc relever d’un choix personnel dans la mesure où il engage l’intérêt collectif. Les compteurs n’appartiennent pas aux client·e·s : ils sont mis à leur disposition et font partie intégrante du réseau d’électricité ».
Une position que conteste la municipalité, considérant que ces compteurs dits intelligents ont même été mis en cause par la Cour des comptes. Celle-ci, dans son rapport annuel publié le 7 février 2018 a reproché, à propos de Linky, un « dispositif coûteux pour le consommateur, mais avantageux pour Enedis ». La municipalité de Saint-Étienne-du-Rouvray invite donc les habitant·e·s qui le souhaitent à contacter le collectif Stop Linky Rouen agglo pour poursuivre les démarches dénonçant ces compteurs. À noter que prochainement, une opération d’amélioration de géoréférencement des réseaux Enedis sera réalisée sur la commune à l’aide d’un véhicule spécifique qui ne devrait pas passer inaperçu.