Nova-Kakhovka: six mois de guerre

Nova-Kakhovka s'est construite il y a 70 ans pour accueillir les travailleurs du chantier du barrage de Kakhovka qui heberge une importante centrale hydroélectrique. Ce point stratégique aujourd'hui contrôlé par l'armée russe aurait été en partie détruit par des bombardements mi-août.

La ville jumelle ukrainienne Nova-Kakhovka est occupée par la Russie depuis le premier jour de la guerre déclenchée par Vladimir Poutine le 24 février 2022.

« Plus de 65% des habitants ont quitté Nova-Kakhovka », c’est ce qu’a indiqué le maire de la ville jumelle, Volodymyr Kovalenko, dans une longue interview accordée au site d’information de la télévision publique ukrainienne Suspilne*. Bien que remplacé par un maire pro-Moscou suite à l’arrivée de l’armée russe, Volodymyr Kovalenko explique être resté sur place jusque mi-juillet pour travailler au maintien du service public minimum au profit des 47 000 habitants de Nova-kakhovka. Poussé à partir, il s’est réfugié à Kryvyï (à 174km au nord, dans une zone sous contrôle ukrainien). Là-bas, un groupe d’élus des régions nouvellement occupées tente d’organiser à distance le paiement des pensions, la distribution de l’eau, de la nourriture, la collecte des déchets et, à terme, un retour sur place.

Politique de russification

Pour celles et ceux restés à Nova-Kakhovka, le quotidien est complètement renversé. Malgré un courageux rassemblement le 6 mars qui s’est terminé par des tirs sur des civils, l’occupant s’est lourdement imposé. Comme dans toute la région, le Kremlin y mène une politique de russification en vue d’une possible annexion. Moscou y a introduit le rouble et encourage leurs habitants à recevoir des passeports russes. Plusieurs dizaines de civils ont trouvé la mort. Nombreux sont ceux qui survivent grâce à l’aide humanitaire.

Sur le plan militaire, après 5 mois de calme relatif, plusieurs zones de la ville ont été bombardées, cette fois par le pouvoir ukrainien. Ces attaques ont notamment visé un dépôt d’armement russe et un pont rejoignant Kherson (la capitale régionale). Ces frappes de précision sont permises par de récentes livraisons d’armes de pointe par la communauté internationale, notamment américaines. Tandis que l’armée ukrainienne envisagerait de reprendre le territoire aux russes, des attaques sont perpétrées sur les responsables locaux aux ordres de Moscou: le chef adjoint de l’administration pro-Russe de Nova-Kakhovka a été assassiné et le Gouverneur pro-russe de la Région de Kherson hospitalisé d’urgence pour empoisonnement.

À Saint-Étienne-Du-Rouvray, le comité de jumelage ainsi que l’association Droujba réussissent à avoir des nouvelles. La directrice de cette dernière, Jeanine Lebret, a notamment organisé plusieurs envois d’aides financières aux Ukrainiens.

*Suspilne.media, «suspilne» signifie «public».

 

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