D’autres mesures nécessaires
D’où viennent ces pollutions ? Pour Philippe Giraudeau, « les émetteurs principaux de ces HAP sont les industries et les moteurs diesel ». Le trafic sur le boulevard industriel, le rond-point des Vaches ou encore la ligne ferroviaire pourrait être en cause ? «Ce n’est pas exclu. Ces points de circulation entraînent ralentissements et accélérations des véhicules. Or plus c’est fluide, moins ça pollue. Cela peut aussi provenir d’industries des villes voisines. Le seul moyen de situer les sources est d’effectuer d’autres mesures», ponctue le spécialiste.
Une conclusion partagée par la directrice d’Atmo Normandie, Véronique Delmas, qui tempère par ailleurs les résultats de l’étude. «Le seuil d’alerte établi par Aair Lichens n’est pas sanitaire, c’est un seuil de vigilance établi au regard des données collectées par le laboratoire. Il faut aussi différencier les mesures faites dans les lichens et celles effectuées dans l’air que nous respirons.» Depuis janvier 2021, une station Atmo située au centre hospitalier du Rouvray mesure la présence de benzo(a)pyrène dans l’air. Le taux oscille entre 0,02 et 0,21 ng/m3, soit bien en deçà du seuil d’alerte sanitaire annuel fixé à 1 ng/m3. La source de la forte pollution contenue dans les lichens reste pour le moment inexpliquée. Le rapport indique que “ce sont des valeurs qui mériteraient d’être suivies et investiguées”, mais pour Philippe Giraudeau «cette mesure témoigne d’une pollution chronique».
- Article paru dans Le Stéphanais 286