Le syndicat Sud PTT a déposé un pré-avis de grève des facteurs du 12 au 14 mars et du 19 au 21 mars, veille des deux tours des élections municipales des 15 et 22 mars. La CGT n’appelle pas à la grève.
Déjà lourdement impactée par la restructuration du métier de facteur (lire Le Stéphanais n° 271), la distribution du courrier pourrait subir de nouvelles perturbations cette fin de semaine et la fin de semaine prochaine.
Suite à un pré-avis de grève déposé par le syndicat Sud PTT, une partie des électrices et des électeurs pourrait en effet ne pas recevoir à temps la propagande électorale des candidats aux élections municipales des dimanches 15 et 22 mars.
Tournées plus longues et plus difficiles
«La Poste se contente de payer aux “dépassements d’horaires” alors même qu’elle met la pression sur les directeurs d’établissements pour ne plus les payer, explique Vincent Nouvel, représentant Sud PTT. De même, il n’y aura pas d’effectifs supplémentaires pour cette distribution. Ces tournées de propagande sont forcément plus longues et plus fatigantes puisqu’il faut s’arrêter à toutes les boîtes aux lettres».
La CGT, majoritaire chez les facteurs stéphanais, n’appelle toutefois pas à la grève. Fabien Leseigneur, représentant CGT s’en explique: «Ce pré-avis de Sud donne une arme légale au préfet qui pourra réquisitionner les facteurs pour distribuer la propagande électorale».
«Distribution au détriment du courrier et de la presse»
Le syndicaliste CGT confirme néanmoins que la propagande sera distribuée en priorité dans les boîtes aux lettres «au détriment des lettres urgentes et de la presse».
Les facteurs Sud réclament quant à eux une prise en compte des heures supplémentaires effectuées lors des élections:
«L’État verse des millions d’euros à La Poste pour distribuer la propagande. Or les facteurs ne voient rien de cet argent. La poste nous parle d’heures excédentaires au lieu d’heures sup».
29,5 millions pour la Poste
Le projet de loi de finances pour 2020 a en effet programmé 29,5 millions d’euros au titre de l’«acheminement de la propagande électorale».
«Les heures excédentaires, ça ne veut rien dire, ironise quant à lui Fabien Leseigneur de la CGT, La Poste nous prend pour des idiots».
Les représentants Sud PTT ont été reçus ce matin à la direction régionale de la Poste à Rouen. «On a rien obtenu», assure Vincent Nouvel.
«Notre but n’est pas de saboter les élections, confie néanmoins le syndicaliste Sud, mais comme la direction régionale de La Poste ne veut rien entendre, nous maintenons notre pré-avis.»
«Les heures supplémentaires seront payées»
Sollicitée par la rédaction, la direction régionale de la Poste affirme de son côté que «toutes les heures supplémentaires seront payées. Des moyens humains supplémentaires ont été prévus pour distribuer tous les courriers, il n’y a pas de priorisation de la propagande électorale au détriment des autres plis. Le syndicat Sud PTT demande que les facteurs soient payés en heures supplémentaires en fonction d’un certain nombre de plis de propagande distribués or c’est contraire à la loi. Le code du travail interdit de rémunérer un salarié à la tâche.»
(Article mis à jour le 12 mars)