“Saint-Étienne-du-Rouvray se mobilise pour une retraite digne et juste”: c’est le message affiché par la banderole accrochée depuis la semaine dernière sur la façade de l’hôtel de ville. Les habitants de la ville et les agents municipaux qui y travaillent sont bien sûr concernés par ce projet de réforme.
Ils ont été nombreux à se mobiliser lors des manifestations des 19 et 31 janvier et ils seront encore nombreux dans la rue mardi 7 et samedi 11 février. Avant la manifestation du 7 (rendez-vous à 10 h cour Clemenceau à Rouen), le maire Joachim Moyse s’exprime sur le sujet.
Pourquoi cette banderole au fronton de l’hôtel de Ville ?
Joachim Moyse: La banderole, c’est le symbole de notre opposition à cette réforme, qui est un projet à la fois injuste et injustifié. Les caisses de retraite sont pas actuellement en déficit. Et il y a d’autres possibilités pour financer la sécurité sociale que d’obliger les gens à travailler davantage. Le gouvernement fait ce mauvais choix en rognant sur les dépenses.
Quel pourrait être l’impact de cette réforme sur la commune ?
Les précédentes réformes ont diminué le niveau des pensions. Sur une population plus fragile, qui connaît des problématiques de santé, le fait de prolonger la durée de vie au travail va mécaniquement diminuer l’espérance de vie en bonne santé. On constate déjà qu’un nombre important de plus de 60 ans ne sont plus dans le monde du travail. On voudrait les faire travailler plus longtemps, alors qu’à l’autre bout, on a un nombre important de jeunes qui n’arrivent pas à entrer dans le monde du travail. La réforme est injuste pour tous. Au-delà, notre pays vient de traverser deux années éprouvantes. On sort à peine de la crise sanitaire, puis on est entrés dans une crise économique avec une inflation galopante. Les Français et les Françaises sont soumis à une pression psychologique et financière. Est-ce qu’on ne peut pas les laisser un peu tranquilles ?
D’autres actions d’opposition à la réforme sont prévues par la Ville ?
Lors des précédentes journées de manifestation, le nombre de grévistes à Saint-Étienne-du-Rouvray a été important, les accueils municipaux étaient déjà fermés, assurés par une permanence téléphonique. D’autre part, je veux que le mouvement syndical reste souverain. Et je ne suis pas partisan de l’action « mairie morte », car la mairie est peut-être le dernier endroit où les plus défavorisés peuvent trouver de l’accompagnement et du soutien. D’où le choix de marquer notre proposition par cette banderole, par ma présence dans les manifestations. On n’a pas pris l’option d’aller plus loin.