Du 25 septembre au 29 octobre, la Ville invite la population à répondre à un questionnaire santé. Objectifs : ouvrir le dialogue et améliorer, à terme, les conditions d’accès aux soins des habitantes et habitants.
Comment jugez-vous votre état de santé ? Avez-vous un médecin traitant ? Avez-vous des difficultés à obtenir un rendez-vous ? Avez-vous déjà renoncé à vous soigner pour des raisons financières ? Autant de questions auxquelles les habitantes et habitants, jeunes ou moins jeunes, ainsi que les personnes travaillant sur la commune, sont invités à répondre jusqu’au 29 octobre.
«L’objectif de cette enquête est de recenser les problématiques d’accès aux soins des Stéphanaises et des Stéphanais pour élaborer des solutions supplémentaires quant à leur santé», détaille Marie-Pierre Rodriguez, conseillère municipale déléguée à la santé. L’une de ces solutions pourrait être, courant 2022, la création d’une mutuelle communale.
12% des Stéphanais n’ont pas de complémentaire santé
« Selon les chiffres de l’Assurance maladie, 12 % des Stéphanais n’ont aucune complémentaire santé», précise l’élue. Il s’agirait, par le biais d’une mutuelle, de proposer aux habitants et salariés stéphanais non couverts, une complémentaire santé à prix négociés, facilitant ainsi l’accès des personnes à un médecin généraliste, un dentiste ou pour l’achat de lunettes. Courant 2021, les villes de Dieppe, Louviers et plus récemment Le Petit-Quevilly ont par exemple fait ce choix.
«La question de la santé des habitants est cruciale depuis un certain nombre d’années. Quasiment tous les services de la Ville sont concernés. Lorsque l’on élabore un projet de renouvellement urbain, lorsque l’on privilégie des produits en circuit court et bio à la cantine, en favorisant les activités seniors, l’associatif ou le sport… on fait de la santé. Au niveau municipal, tous ces projets font l’objet d’échanges lors de comités de pilotage dédiés à la santé», poursuit Marie-Pierre Rodriguez, qui est également chargée du suivi du contrat local de santé (CLS), en place depuis 2012.
Renoncement aux soins
La restitution publique des réponses au questionnaire par la Ville est prévue lors du forum citoyen du 22 novembre. Les résultats devraient faire écho à une réalité déjà bien identifiée par la municipalité : comme partout en France, de nombreux habitants renoncent à des soins. Au niveau national, une personne sur quatre* déclare avoir renoncé à se soigner au cours des douze derniers mois alors qu’elle en aurait eu besoin (deux personnes sur trois lors du premier confinement), souvent par manque d’argent, de temps, ou par méconnaissance des aides disponibles.
À cela s’ajoute une démographie médicale qui ne cesse de baisser : entre 2018 et 2019, la Ville a recensé douze départs de professionnels de santé pour deux installations. SaintÉtienne-du-Rouvray accueille aujourd’hui dix-sept médecins généralistes, mais seulement deux dentistes et une sage-femme pour 28.500 habitants, et aucun pédiatre ni gynécologue**.
Les villes voisines de la métropole rouennaise n’affichent pas un meilleur bilan : l’agglomération figure même parmi les métropoles les moins bien classées du pays** quant à la densité de médecins généralistes, chirurgiens-dentistes ou infirmières libérales.
*Baromètre du renoncement aux soins (BRS) 2019 de la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) et de l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenor).
**Contrat local de santé 2020-2022, disponible en cliquant ici.