À l’occasion du 75e anniversaire de la libération de Saint-Étienne-du-Rouvray, le maire Joachim Moyse a prononcé un discours appelant à l’humanisme face aux «entreprises de déshumanisation et de repli sur soi» qui marquent notre époque…
Ce samedi 31 août 2019, une cinquantaine de Stéphanais.es ont rendu un hommage solennel aux libérateurs de la commune, en présence du maire, Joachim Moyse, d’élus du conseil municipal, du député Hubert Wulfranc et de la conseillère départementale Catherine Depitre.
Après le dépôt de gerbes, le maire a évoqué le «soulagement» et la «joie» des Stéphanais.es lorsqu’ils accueillirent les troupes canadiennes venues les libérer le 31 août 1944.
Le maire a également évoqué la mémoire vibrante des «soldats de la nuit», les résistant.e.s stéphanais.es, «qui prirent le risque de perdre leur vie ou la perdirent finalement, dans un espoir de paix et de liberté», avant d’égrener quelques noms qui «résonnent encore dans les rues ou dans les lieux de notre ville».
Au passage, l’édile stéphanais est revenu sur un épisode plus récent de l’histoire locale:
«Comment peut-on alors refuser, 75 ans plus tard, aux représentants actuels des forces politiques de rendre hommage à leurs prédécesseurs, pour certains tués dans des actes de bravoure et de résistance, en interdisant un simple dépôt de gerbes pendant une cérémonie officielle?»
Le maire faisant ainsi référence à l’interdiction faite le 28 avril dernier par le préfet Pierre-André Durand aux élus communistes de Rouen de déposer une gerbe en hommage aux déportés…
Résister à la déshumanisation
Joachim Moyse a également plaidé pour que la France agisse auprès de l’Europe «pour obtenir des moyens suffisants d’accompagnement humain de ces familles qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie».
Lançant un appel à la résistance aux «entreprises de déshumanisation et de repli sur soi» qui traversent notre époque, le maire a également interpellé «les grands de ce monde [qui] viennent de se réunir à Biarritz» à s’inspirer «des idées et des réalisations issues du Conseil national de la Résistance».
«C’est ce que nous nous efforçons de dire et de faire ici, à Saint-Étienne-du-Rouvray», a-t-il conclu, avant de citer le philosophe Henri Bergson:
«Être libre, c’est accomplir une œuvre qui nous ressemble».
… Et qui nous rassemble, peut-être aussi.
La cérémonie s’est terminée par la diffusion du Chant des partisans et de la Marseillaise.