En 2024, un nouvel équipement municipal pourra accueillir 400 élèves dans le quartier de la Cité des familles. Le chantier est lancé et la première pierre a été posée.
C’était un peu l’ambiance de la pré-rentrée, le 9 mai, dans la future cour des maternelles. Tout le monde se retrouve, il y a de l’excitation, de l’enthousiasme et des bonnes résolutions dans l’air.
Dans les cartables, des discours, des stylos et des truelles, pour assurer le rituel de la première pierre. Près d’un portrait de Roland Leroy, qui donne donc son nom au groupe scolaire, le maire Joachim Moyse rappelle l’importance de ce chantier pour la commune, qui a fait de l’éducation une de ses priorités. Le tout sous l’œil de quelques enfants, qui seront peut-être les premiers à fréquenter l’école en 2024.
La dernière construction d’une école à Saint-Étienne-du-Rouvray remontait à plus de trente ans (c’était la maternelle Frédéric-Rossif). Depuis, le nombre d’enfants scolarisés augmente sur la commune. L’obligation de dédoublement des classes a conduit à une saturation des écoles, notamment Langevin et Joliot-Curie. « La création du groupe scolaire Roland-Leroy va permettre de désengorger ces écoles et d’accueillir de nouveaux enfants de la Cité des familles », explique Joachim Moyse. Et tant qu’à faire, autant prévoir grand, large et beau.
ÉCLAIRAGE
Qui était Roland Leroy ?
Le nouveau complexe scolaire va porter le nom de Roland Leroy, un homme qui a marqué l’histoire de la commune et au-delà.
Né à Saint-Aubin-lès-Elbeuf en 1926, homme de culture et d’engagement politique, ancien résistant et militant communiste, figure de la presse française (il a dirigé le journal L’Humanité pendant vingt ans), Roland Leroy fut d’abord cheminot et fils de cheminot, puis conseiller municipal de Saint-Étienne-du-Rouvray dans les années 1970 et aussi élu député local à plusieurs reprises. Une figure locale et nationale, qui a aussi donné son nom à l’auditorium de Oissel en 2019. Quelques membres de la famille de Roland Leroy, décédé en 2019, étaient invités et présents pour la pose de la première pierre de l’école qui va porter son nom. « Il aurait été content et fier, même s’il ne l’aurait pas dit. Saint-Étienne-du-Rouvray était sa ville politique de cœur », explique Julien Leroy, le petit-fils de Roland.
« Une école, c’est parfait pour lui, ça lui aurait plu. Sa première femme était institutrice, il a fini sa vie avec une institutrice et des institutrices l’ont aidé pendant la Résistance », raconte aussi son fils François. Le nom d’une école n’est jamais anodin. Les enfants devenus grands s’en souviennent et entretiendront à leur manière le souvenir de Roland Leroy.
Des apprentissages…
Conçu comme un mini-campus avec des bâtiments bas et clairs, le nouvel établissement accueillera six classes de maternelles et dix classes de niveau élémentaire.
Quatre cents élèves au total, qui entreront à l’école par la rue des Jonquilles. Côté rue des Bleuets, une autre entrée permettra l’accès à des salles vouées à des activités culturelles et sportives. Ces salles pourront être utilisées par des associations ou par le conservatoire stéphanais, pour des cours de danse par exemple. D’où la dénomination de « complexe scolaire, sportif, culturel et de loisirs », plutôt que de simple école.
… et des loisirs
« Ce qui est intéressant dans ce grand projet, c’est l’ouverture sur le quartier, le côté “loisirs, culture et sport” en plus de l’école. Les centres de loisirs pourront utiliser les salles pendant les vacances scolaires, le parvis sera accessible le soir et le week-end. On augmente les plages horaires d’usage des bâtiments. C’est une évidence écologique aujourd’hui, mais ce n’est pas commun dans un projet de construction d’école », explique Olivier Motte, architecte du cabinet Babel.
D’un coût de 18 millions d’euros et financé à 45 % par la commune, ce nouveau projet bénéficie du soutien total de l’État, comme le souligne Aurélien Diouf, sous-préfet du département : « Que de beaux projets à Saint-Étienne-du-Rouvray. Ici les choses avancent. » Et elles poussent : toujours pour le symbole, un arbre a été planté en plus de la première pierre posée. Il ne sera pas le seul. Même si des tilleuls ont été abattus pour laisser place aux constructions, beaucoup ont été gardés et d’autres végétaux seront plantés. Les grumes des arbres abattus vont rester sur le site, le long du sentier botanique – un tronçon a même servi de pupitre pendant la pose de la première pierre.
Alors que la tendance actuelle est à « débitumer » et végétaliser les cours des écoles, celle-là sera déjà bien verte à la rentrée 2024, pour accueillir ses premiers élèves. En attendant, les ouvriers du chantier vont devoir bien travailler à l’école.