Une motion contre la réforme des retraites et un budget « de maintien de l’ambition »

Jeudi 12 décembre, le Conseil municipal s'est déroulé pour la dernière fois de la mandature 2014-2020.

Jeudi 12 décembre, le Conseil municipal de la Ville de Saint-Étienne-du-Rouvray a été marqué par l’adoption d’une motion demandant au gouvernement de renoncer à la réforme des retraites. Le maire Joachim Moyse a aussi présenté les grands axes du budget primitif 2020.

La séance s’est ouverte par un débat sur la situation actuelle du pays autour de la réforme des retraites. Après le discours du premier ministre Édouard Philippe mercredi 11 décembre, Noura Hamiche a estimé qu’il s’agit d’une «déclaration de guerre contre le monde du travail.» Au nom du groupe NPA, elle signifie «apporter un soutien aux agents de la commune mobilisés.»

Pour Léa Pawelski (PS), «la stratégie de division du gouvernement a échoué. Nous appelons à lutter de manière unitaire contre cette réforme.»

Daniel Vézie a signifié que le PCF mettra tout en œuvre pour obtenir le retrait de cette réforme. «Si cette réforme était vertueuse, pourquoi décaler son application à la génération de 1975?», s’interroge-t-il.

«La réforme des retraites, c’est pire que Lubrizol»

Ayant rejoint récemment Europe Écologie Les Verts (EELV), David Fontaine choisit de revenir sur l’accident industriel de Lubrizol en citant un violent incendie survenu dans une usine chimique près de Barcelone le mercredi 11 décembre. Il se dit «totalement défavorable à la réouverture de Lubrizol» et lance la proposition municipale de mettre en place une application mobile pour avertir les Stéphanais lors des grands risques.

Michelle Ernis, élue Droits de cité mouvement ensemble, est aussi «contre la remise en route de Lubrizol.» En revanche, elle estime qu’il faut hiérarchiser les urgences du moment: «Aujourd’hui, avec la réforme des retraites, c’est pire que Lubrizol. Là, c’est tout le pays qui est mobilisé.» Elle a d’ailleurs résumé la tenue de ce débat où toutes les positions sont unanimes contre cette réforme des retraites jugée régressive pour tout le monde, et en particulier pour les femmes et les jeunes: «On est tous du même bord, on dit tous la même chose. Je propose de mettre à disposition des salles à Saint-Étienne-du-Rouvray pour les salariés mobilisés.»

Les Stéphanais.es particulièrement victimes de cette réforme

Pour le maire Joachim Moyse, cette réforme des retraites est injuste et inégale par rapport aux risques sanitaires:

«Ceux qui verront leur pension baisser auront plus de difficultés à se soigner. À Saint-Étienne-du-Rouvray, notre population connaîtra des difficultés encore plus importantes avec ces futures pensions rabotées, dans un contexte local où les conditions de précarité, de chômage et de vie modeste sont plus fortes qu’ailleurs.»

Ainsi, le maire de la Ville propose de «marquer ce conseil municipal du sceau du refus de cette réforme des retraites qui ne permettra pas un progrès social et humain pour les futures générations.»

Après une lecture et une distribution de la motion à l’ensemble des membres du conseil municipal, elle a été adoptée à l’unanimité.

Les rénovations urbaines se poursuivent

Au programme des délibérations de ce conseil municipal, le maire a présenté le budget primitif 2020 qu’il qualifie de «budget de maintien de l’ambition au service de tous.»

Joachim Moyse a évoqué les grands axes de ce budget pour 2020: actions de lutte contre les violences faites aux femmes, quartiers d’enfants, aires de jeux, extension de l’école Langevin, nouvel office de l’école Pergaud, construction d’une nouvelle école qui devrait être située le long de la rue Pierre Semard à proximité de la cité des Familles, travaux de rénovation d’écoles, rénovation du centre social La Houssière.

Il est également revenu sur les grands travaux de renouvellement urbain prévus dans le quartier du Madrillet, comme la réfection de la place Blériot et la future médiathèque à la place de la bibliothèque Elsa Triolet (le choix entre quatre projets s’effectuera au début de l’année 2020).

Plusieurs études de réaménagement lancées

L’an prochain sera également marqué par le lancement d’études pour réaménager le centre ancien près de l’Église, d’autres études pour un parc dans le quartier de La Houssière, la mise en place de la charte de l’arbre avec la plantation d’au moins une centaine d’arbres, la poursuite de la mise en place de l’accès au wifi dans la Ville, la poursuite du développement du sport sur ordonnance, l’accompagnement de groupes de citoyens qui se mobilisent.

Pour 2020, les charges de fonctionnement du budget communal s’élèvent à 45.592.628 euros et les impôts locaux n’augmenteront pas. «Nous avons fait le choix de programmes d’investissements qui sont le plus subventionnés. Une ville qui investit est une ville dynamique», a rappelé le maire.

Un budget salué par l’ancien maire

Hubert Wulfranc, conseiller municipal, ancien maire de la Ville jusqu’en 2017 et actuellement député de la troisième circonscription de Seine-Maritime a salué le contenu de ce budget:

«C’est tout à l’honneur de la municipalité de s’engager dans la construction d’une nouvelle école et d’une médiathèque. Nous concluons un cycle à l’échelle municipale. Je vous demande, monsieur le Maire, d’être particulièrement attentif au sein de la Métropole, afin que les orientations respectent les politiques communales, en particulier la notre à Saint-Étienne-du-Rouvray.»

Le budget primitif 2020 a donc été adopté avec deux abstentions des deux élu.e.s du NPA. Ils estiment que le projet de médiathèque à 10 millions d’euros serait trop démesuré et pas assez bien localisé. Ils préféreraient plutôt des bibliothèques supplémentaires dans d’autres quartiers de la Ville.

Un permis de louer à titre expérimental

Parmi les 54 délibérations de ce conseil municipal, dans le domaine de l’habitat, l’une d’entre elle portant sur le permis de louer a été adoptée. Ce permis de louer accorde à la Ville la possibilité d’exiger des garanties aux propriétaires de logements afin que certains d’entre eux évitent d’empocher de l’argent sur le dos de gens modestes. Ce permis de louer est une autorisation donnée par la Métropole et qui serait déléguée à la Ville de Saint-Étienne-du-Rouvray à titre expérimental.

Toujours dans le domaine de l’habitat, un nouveau programme a été adopté pour la démolition de l’immeuble Sorano dont le coût s’élève à 142.000 euros. Le maire espère qu’elle se fera «le plus tôt possible.»

Des noms de rues féminisées

En terme de voirie communale, le conseil municipal a réaffirmé sa volonté de féminiser les noms de rue de la Ville. Dans le quartier Bic Auber, une rue prendra le nom de Maria Verdure, une femme de la Commune de Paris, membre de la société L’Éducation nouvelle, précurseure de crèches au XIXe siècle. Au sein du technopole du Madrillet, une autre voie sera baptisée au nom d’Édmée Chandon, première femme astronome française en 1912.

En matière de santé, un nouveau contrat local de santé 2020-2022 sera signé entre l’ARS (Agence régionale de santé) et la Ville.

Le travail le dimanche pose question

Enfin, la question d’une dérogation au repos dominical de salariés pour l’ouverture de commerces ou services deux dimanches en décembre a provoqué des divergences.

Cette motion a été adoptée avec trois votes contre: ceux de Noura Hamiche et Philippe Brière pour le NPA et celui de Michelle Ernis. L’élue Droits de cité mouvement Ensemble s’en est expliqué:

«Les commerces sont déjà ouverts le dimanche matin, il ne faut que pas que nous en rajoutons au sein de la municipalité.»

David Fontaine, élu EELV lui a répondu en défendant cette dérogation qu’il n’estime pas excessive: «On ne peut pas dire qu’il faut soutenir l’emploi local, alors qu’on autorise deux dimanches par an, et non pas sept ou huit.»

Le dernier conseil municipal de la mandature

Pour plusieurs élus qui ne renouvelleront pas leur mandat en 2020, ce conseil municipal s’est clôturé avec un peu d’émotion puisqu’il s’agissait de leur dernière séance. Car ce jeudi 12 décembre était l’ultime conseil municipal de la mandature 2014-2020 à Saint-Étienne-du-Rouvray. Le maire Joachim Moyse a tenu à les remercier. Le prochain conseil municipal aura donc lieu en avril 2020 avec la prochaine équipe municipale qui sera élue les 15 et 22 mars 2020.

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