Peu d’élèves dans les écoles, lundi 25 mai, pour cette rentrée inédite d’après confinement. Mais les parents étaient rassurés et les enfants heureux de revoir leurs copains…
«Le confinement, c’est comme la prison pour les enfants. Nous, on sortait un peu pour faire les courses mais, eux, ils sont restés dans la maison pendant plus de deux mois», explique la maman d’Erhone, élève de CM2 à l’école Curie 1, au Madrillet.
Heureux de reprendre mais, ce lundi 25 mai matin, ils sont tout de même peu nombreux devant les grilles à attendre leur réouverture. Un portail pour les CM2, un autre pour les CP. L’excitation de la rentrée était toutefois perceptible sur les visages des enfants. Une vingtaine d’élèves à Curie et une douzaine à Jaurès, dans le centre ancien, selon les directions.
Lætitia, maman de Naël, en classe de CP à l’école Jean-Jaurès, est elle aussi satisfaite de reprendre le chemin de l’école: «Le télétravail plus l’école à la maison, ça devenait de plus en plus compliqué», assure-t-elle.
Les élèves entrent un à un dans l’école. Les enseignants les invitent à suivre un parcours de couleur par section, orange pour les CM2 et vert pour les CP à Curie. À Jaurès, le choix s’est porté sur le rose et le vert… En bon ordre, à un mètre les uns des autres.
«Reprendre le rythme, retrouver les repères»
Pour Marine, infirmière au CHU de Rouen et maman de Luis en CM2 à Curie 1, cette reprise était essentielle: «Les enfants reprennent le rythme de l’école, ils vont retrouver des repères, je ne voyais pas Luis terminer l’année sans revoir la maîtresse et enchaîner en septembre avec une nouvelle classe.»
Les parents présents devant les grilles se disent rassurés par les dispositions sanitaires mises en place par la Ville: «Après des doutes, confie une maman, j’ai été convaincue par la vidéo du maire disant qu’il reportait la rentrée de deux semaines pour bien appliquer le protocole sanitaire de l’État.»
Florence Jeanne, directrice de Jaurès, sourit aux enfants malgré le masque:
«Ces deux semaines supplémentaires nous ont permis de mieux nous préparer et d’avoir plus de personnels disponibles pour l’entretien et la désinfection des rampes d’escalier, explique-t-elle. Les enseignants ont prévu de ne pas fermer la porte de leur classe afin d’éviter tout contact.»
Une période d’observation
À Jaurès, les enseignants ont pu dialoguer avec les parents: «On a fait une visio-conférence vendredi dernier, la maîtresse nous a expliqué comment la rentrée allait se passer, on a parlé de gel hydro-alcoolique, des masques, bref, de toutes les questions qu’on pouvait se poser en tant que parents.»
Tout est donc désormais en place. Les parents sont rassurés et les enfants heureux de revoir leurs copains et la maîtresse. Mais tout le monde n’aura toutefois pas eu cette chance: «Je voulais revoir ma maîtresse, mais je suis en CE2, explique Esra un peu triste. Le directeur vient de me dire que je peux pas revenir pour l’instant.»
«Maman, tu crois qu’un jour il va partir le coronavirus?», lance Naël en classe de CP à Jaurès. Difficile de lui répondre…
«L’effectif devrait augmenter la semaine prochaine», estime Nicolas Mahieu, directeur de Curie 1. Mais les autres sections pourront-elles rentrer? La question se pose toujours.
Le maire Joachim Moyse veut rester prudent:
«Je prends la période du 25 mai jusqu’au 5 juillet comme un temps d’évaluation pour une rentrée plus large en septembre. Mais rien ne nous permet de dire aujourd’hui que l’on sera totalement débarrassé de ce problème sanitaire d’ici là.»
En attendant, les personnels sont sur le pied de guerre, à l’image de Christelle, la directrice des Animalins de Jaurès: «On va continuer à faire notre boulot du mieux possible avec un masque… et de la buée dans les lunettes.»