Fiche d’identité
Naissance : 8 mai 1898, Saint-Étienne-du-Rouvray.
Décès : 19 août 1918 (20 ans), Canny-sur-Matz (60).
Profession : marinier
Grade : soldat au 28e Régiment d’Infanterie, classe 1918.
Campagne contre l’Allemagne : du 17 avril 1917 au 19 août 1918 (1 an et 4 mois).
Décoration : croix de guerre avec étoile d’argent.
À quoi ressemblait-il ?
Albert Leroy mesurait 1m65. Il avait les cheveux châtains et les yeux bleus.
Il savait lire et écrire, mais n’avait jamais terminé son cursus scolaire.
Il était célibataire et habitait au 231 rue de la République, à Saint-Étienne-du-Rouvray.
Biographie
Albert Georges Leroy naît à Saint-Étienne-du-Rouvray (76) le 8 mai 1898, dans une famille ouvrière. Il grandit dans la commune.
Lorsque la guerre éclate, Albert Leroy n’a que 14 ans. Il voit, autour de lui, les hommes mobilisés partir. Il n’aurait dû, quant à lui, être appelé qu’en 1918, l’année de ses 20 ans. Néanmoins, l’Armée a besoin de soldats. Très tôt, elle vient piocher dans les classes d’âges plus jeunes, avec parfois plus de 18 mois d’avance. Le 17 avril 1917, alors qu’Albert Leroy n’a que 18 ans et demi, il est mobilisé et incorpore le 28e R.I. (Régiment d’Infanterie). Une fiche de renseignement est dressée par l’Armée, dans laquelle on apprend qu’il est marinier. Le jeune homme travaille à la manœuvre des bateaux qui circulent sur la Seine, comme d’autres Stéphanais.
Lorsqu’Albert Leroy rejoint son régiment, celui-ci est cantonné dans l’Aisne, à Fère-en-Tardenois (02). Il y suit une période d’instruction : la bataille du Chemin des Dames vient de commencer et le 28e R.I. s’apprête à y participer, d’un moment à l’autre. Entre le 6 et le 13 juin 1917, alors que le régiment se tient près de Vailly (02), c’est le baptême du feu pour le jeune Stéphanais : les bombardements, les attaques à la grenade et à pieds s’enchaînent. Un nouvel ennemi venu du ciel apparaît également : l’avion mitrailleur, qui fait des ravages. Le 28e R.I. combat au Chemin des Dames jusqu’à la mi-août : il y perd près de 50 % de ses effectifs ! Il lui faut plusieurs mois pour se reconstituer. Durant toute la fin de l’année 1917, Albert Leroy et ses camarades tiennent un secteur devant Saint-Quentin (02). Ils suivent par la suite une période d’instruction jusqu’au 25 février 1918, au camp de Mailly (10). Entre mars et juin 1918, le 28e R.I. est envoyé en Champagne, dans les zones ravagées par les combats de 1915. L’Historique régimentaire décrit des paysages de villages en ruines et d’anciennes tranchées où la nature a repris ses droits… En août, la troupe participe à la bataille de Picardie. Les combats sont acharnés.
L’Historique mentionne les ravages faits par les mitrailleuses et les obus toxiques. Le 19 août 1918, Albert Leroy est tué à l’ennemi près de Canny-sur-Matz (60). 54 de ses camarades sont intoxiqués, victimes des gaz. Au total, le 28e R.I. perd ce jour-là 182 hommes, tués ou blessés. Albert Leroy meurt à l’âge de 20 ans, après 16 mois de guerre…symbole de cette jeunesse sacrifiée.
Citation posthume au Journal officiel de la République française, 1er septembre 1922 : « Jeune et brave soldat. Glorieusement tombé, le 19 août 1918, pendant l’offensive de Canny-sur-Matz. Croix de guerre avec étoile d’argent ».
Sources : fiche matricule, actes de naissance et de décès, fiche MdH, Livre d’Or, J.M.O et Historique du 28e R.I.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Thibault LELIGOIS, 3eD, collège Paul Eluard, 2024.