Fiche d’identité
Naissance : 15 août 1887, Saint-Étienne-du-Rouvray.
Décès : 28 septembre 1915 (28 ans), Neuville-Saint-Vaast (62).
Profession : employé de l’administration des chemins de fer de l’État.
Grade : caporal au 28e Régiment d’Infanterie, classe 1907.
Campagne contre l’Allemagne : du 6 septembre 1914 au 28 septembre 1915 (1 an).
À quoi ressemblait-il ?
Georges Letellier mesurait 1m61. Il avait le crâne rasé et des yeux bruns.
Il savait lire et écrire, mais n’avait jamais terminé son cursus scolaire.
Il était marié à Julie GUIMIER.
Biographie
Georges Louis Letellier naît à Saint-Étienne-du-Rouvray (76) le 15 août 1887, d’un père tailleur de pierre et d’une mère sans profession. Il grandit dans la commune.
En 1908, âgé de 21 ans, il se présente à l’Armée pour son service militaire obligatoire. Un dossier de renseignement est alors dressé, dans lequel on apprend qu’il est garçon boulanger à Pont-Audemer (27). Ses parents, quant à eux, vivent toujours à Saint-Étienne-du-Rouvray
À la fin de son service militaire, en septembre 1910, il s’installe au Port-Marly (78), où il devient journalier. Il y épouse l’année suivante, à 23 ans, Julie Guimier, une blanchisseuse de trois ans sa cadette. Les archives nous apprennent qu’il a perdu son père dans les trois années qui viennent de s’écouler. De sa compagne, il aura deux fils : Georges (1911) et Jules (1913).
Peu avant la naissance de son premier fils, Georges Letellier intègre l’administration des chemins de fer de l’État. Cela l’exempte de tout service à l’armée. Lorsque la guerre éclate, en août 1914, il n’est pas mobilisé immédiatement. Il faut attendre le 6 septembre 1914 pour qu’on l’appelle à rejoindre le 5e R.I. (Régiment d’Infanterie). À ce moment, le régiment participe à la Bataille de la Marne. Il est probable que Georges Letellier ne le rejoigne qu’après, échappant ainsi aux premiers combats, particulièrement meurtriers, de la Première guerre mondiale.
Entre septembre 1914 et avril 1915, le 5e R.I. demeure dans l’Aisne, près du Godat. Petit à petit, la guerre de position se met en place : les tranchées sont creusées et les armées se figent. Durant cette période, Georges Letellier fait ses preuves : il est promu caporal. En juillet 1915, le 5e R.I. quitte l’Aisne et remonte vers le Nord, où débute l’offensive de l’Artois. Le 14 juillet a lieu un violent combat contre l’armée allemande qui tient le secteur. Le reste de la période est relativement calme. Profitant de cela, des régiments ayant subi de lourdes pertes au début de l’été se reconstituent. Dans ces circonstances, Georges Letellier est versé, le 10 septembre 1915, au 28e R.I., qui combat dans la même zone. Une grande offensive se prépare et débute le 25 septembre, extrêmement violente. Trois jours plus tard, alors que la compagnie de Georges Letellier progresse dans une tranchée sous un bombardement incessant, le jeune homme, âgé de 28 ans, est porté disparu.
La disparition du stéphanais n’est signalée par le Ministère qu’un an après, le 18 septembre 1916. Le décès de Georges Letellier, quant à lui, sera officialisé en janvier 1921 par un jugement déclaratif rendu par le Tribunal civil de Versailles. Julie Guimier, son épouse, ne devient veuve selon la loi qu’au bout de six ans. Jusque-là, elle vit dans un état de semi-veuvage qui l’empêche de toucher une pension de veuve de guerre et de refaire sa vie. Les deux fils du couple, Georges (10 ans) et Jules (8 ans), orphelins depuis leurs 4 et 2 ans, sont adoptés par l’État et deviennent pupilles de la Nation le 30 juin 1921 (sur décision du tribunal civil de Versailles). La Grande guerre plonge les familles des victimes dans des déboires administratifs sans fin…
L’anecdote
Georges Letellier perd la vie à Neuville-Saint-Vaast, durant la troisième bataille de l’Artois (septembre-octobre 1915). 16 autres stéphanais y trouvent la mort, dont Florentin Petit (tué à 21 ans le 26 septembre 1915), également au 28e R.I.
Sources : fiche matricule, actes de naissance et de mariage, fiche MdH, avis de disparition, J.M.O et Historique des 5e et 28e R.I.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Thibault LELIGOIS, 3eD, collège Paul Eluard, 2024.