Devoir de mémoire – biographie de Léon GUÉROULT

Fiche d’identité

Naissance : 2 février 1888, Saint-Étienne-du-Rouvray.
Décès : 1er août 1918 (30 ans), Vendeuil-Caply (60).
Profession : ouvrier de filature
Grade : soldat, 114e Régiment d’Infanterie, classe 1908.
Campagne contre l’Allemagne : 25 mai 1917 au 1er août 1918 (1 an et 2 mois).

À quoi ressemblait-il ?

Léon Guéroult mesurait 1m59. Il avait le crâne rasé et les yeux bleus.
Il savait lire et écrire, mais n’avait jamais terminé son cursus scolaire.
Il était marié à Léontine Mathieu et vivait 41 rue Gambetta, à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Biographie

Léon Arthur Guéroult naît le 2 février 1888 à Saint-Étienne-du-Rouvray (76), troisième fils d’une fratrie de 8 enfants. Ses parents, originaires de Montville (76), sont employé de chemins de fer et tisseuse, et travaillent dans la commune, où ils se sont installés en 1885 après leur mariage. Léon Guéroult grandit à Saint-Étienne-du-Rouvray. À l’âge de 11 ans, il perd sa mère, qui meurt deux semaines après la naissance de sa dernière petite sœur, Augustine.

En 1909, le jeune homme, alors âgé de 21 ans, se présente aux bureaux de l’Armée afin de réaliser son service militaire obligatoire. Une fiche de renseignements est dressée, dans laquelle on apprend qu’il habite désormais à Oissel (76), où il est ouvrier de filature. Atteint d’une tuberculose pulmonaire, il est néanmoins réformé de l’Armée au bout de trois semaines de service militaire.

En 1911, il épouse Léontine Mathieu, à la mairie de Saint-Étienne-du-Rouvray. Le couple s’installe dans la commune, car les listes électorales de 1913 indiquent que Léon Guéroult vit désormais rue Thiers. Lorsque la guerre éclate, en 1914, le jeune homme (alors âgé de 26 ans) est maintenu réformé, à cause de sa tuberculose. Il voit, autour de lui, les hommes en âge de combattre partir les uns après les autres, notamment son jeune cousin germain, Roger Guéroult (mobilisé en décembre 1914 et tué en juin 1915). Léon Guéroult continue à occuper son poste dans l’usine de filature où il est employé, et emménage au 41 rue Gambetta.

Néanmoins, l’Armée a besoin d’hommes… En avril 1917, la Commission de Réforme le classe bon pour le service armé. Il est à son tour mobilisé et affecté au 74e R.I. (Régiment d’Infanterie), qu’il rejoint le 25 mai 1917. Le 74e R.I. vient de participer à la dure bataille du Chemin des Dames, où il a connu des mutineries à répétition. Léon Guéroult ne rejoint la troupe qu’après une période d’instruction, et n’assiste probablement pas à cet épisode. De juin à juillet 1917, le 74e R.I. tient position au nord de Reims, dans une secteur tourmenté, où les bombardements sont quotidiens et où les allemands mènent des coups de main réguliers. C’est le baptême du feu pour le Stéphanais… À partir du mois de septembre, Léon Guéroult et ses camarades rejoignent l’Oise et la région de Saint-Quentin. Ils y mènent de longs travaux de terrassement : des kilomètres de tranchées sont creusés, jusqu’aux lignes britanniques. Le régiment est finalement relevé et envoyé au camps de Mailly (10) pour une période d’instruction.

Le 25 février 1918, Léon Guéroult est affecté au 43e R.I., qui combat dans l’Aisne, près de Juvincourt. Le secteur est agité. Le régiment est envoyé dans l’Oise, pour faire face à l’avancée allemande : la chaleur, les travaux de terrassement et les bombardements réguliers épuisent les troupes. Le 20 juin 1918, Léon Guéroult change de nouveau de régiment et incorpore le 114e R.I. Celui-ci est cantonné dans la région de Breteuil (60) : ayant perdu de nombreux soldats, plusieurs centaines d’hommes y sont affectés, dont notre Stéphanais. Durant les combats menés au cours du mois de juillet 1918, Léon Guéroult est blessé grièvement par un éclat d’obus. Il décède des suites de ses blessures 9 jours plus tard, le 1er août 1918, lors d’un transport en ambulance. Il a 30 ans. L’avis annonçant son décès n’est envoyé qu’un mois plus tard à la famille…

Citation à l’ordre du 114e R.I., 25 juillet 1918 : « Très bon soldat, courageux et plein d’entrain. A été blessé grièvement à son poste de combat, le 23 juillet 1918, en se portant avec un élan superbe à l’assaut des positions ennemies ».

L’anecdote

Léon Guéroult est le cousin germain de Roger Guéroult, décédé à 21 ans le 21 juin 1915 dans la Somme. Ce dernier figure également sur le monument aux morts de Saint-Étienne-du-Rouvray.


Sources : fiche matricule, actes de naissance et de décès, fiche MdH, Livre d’Or, J.M.O. et Historique des 74e, 43e et 114e R.I.
Auteurs : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Thibault LELIGOIS, 3eD, collège Paul Eluard, 2024.

Votre navigateur est dépassé !

Mettez à jour votre navigateur pour voir ce site internet correctement. Mettre à jour mon navigateur

×