Fiche d’identité
Naissance : 28 avril 1880, Bernay (27).
Décès : 2 novembre 1914 (34 ans), Moussy-sur-Aisne (02).
Profession : journalier
Grade : Zouave au 2e Régiment Mixte de Zouaves et de Tirailleurs, classe 1900.
Campagne contre l’Allemagne : du 19 septembre 1914 au 2 novembre 1914 (1 mois et demi).
Décorations : Médaille militaire + Croix de guerre (étoile d’argent).
À quoi ressemblait-il ?
Louis Baudrière mesurait 1m62. Il avait le crâne rasé et des yeux marrons.
Il avait un niveau d’instruction primaire, ce qui signifie qu’il avait terminé l’école primaire à 13 ans, sans passer le certificat d’études.
L’acte de décès mentionne une épouse : Mincia Gens.
Biographie
Louis Jules Abel Baudrière naît le 28 avril 1880 à Bernay (27). Lorsqu’il se présente aux bureaux de l’Armée pour effectuer son service militaire, en 1901, il habite alors à Sotteville-lès-Rouen avec ses parents et travaille comme journalier. Au lieu de réaliser ses trois années de service militaire comme les jeunes gens de son âge, il s’engage volontairement pour une
durée de cinq ans et rejoint le 1er Régiment d’Infanterie Coloniale (R.I.C.).
Les archives militaires nous apprennent qu’il prend part à l’occupation du Tonkin, protectorat français d’Asie du sud-est. Au cours de cette expérience, il est condamné par le Conseil de guerre à six mois de prison pour « bris volontaire d’arme » (30 avril 1902). Par la suite, il est plusieurs fois réformé de l’armée à cause d’une malformation des pieds.
Le 19 septembre 1914, alors que l’appel à la mobilisation générale a été lancé depuis un mois et demi, Louis Baudrière se présente à la mairie de Rouen pour s’engager volontairement pour toute la durée de la guerre. Le 12 octobre, il est envoyé rejoindre le 2e Régiment Mixte de Zouaves et de Tirailleurs (2e R.M.Z.T.). Celui-ci est composé de troupes nord-africaines et de soldats métropolitains. Le régiment est alors en train d’effectuer des mouvements de troupe à l’ouest de Reims. A partir du 22 octobre 1914, Louis Baudrière et ses camarades occupent une zone où des tranchées ont déjà été creusées, près de Jumigny (02). Ils essuient des tirs d’artillerie allemande de façon quotidienne. Le Journal de Marche et d’Opérations du régiment (J.M.O.) recense peu de victimes parmi ses rangs, mais la violence de la guerre ne peut être ignorée.
Le 2 novembre 1914, le bataillon auquel appartient Louis Baudrière reçoit l’ordre de prendre la ferme du Metz. Sous un feu incessant d’artillerie, le bataillon se bat au corps à corps contre les allemands. Le J.M.O. raconte que la ferme est enlevée vers 3h du matin, à la baïonnette. Au cours de ce combat intense, Louis Baudrière est tué, avec 85 autres camarades. Il a 34 ans.
Louis Baudrière reçoit à titre posthume deux distinctions militaires : la Croix de guerre (étoile d’argent) et la Médaille militaire.
Sources : fiche matricule, acte de décès, fiche MdH, Livre d’Or, JMO du 2e RMZT.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie, collège Paul Eluard, 2024.