Fiche d’identité
Naissance : 1er avril 1895, Saint-Étienne-du-Rouvray
Décès : 11 mai 1916 (21 ans), Esnes (55)
Profession : Terrassier
Grade : sapeur, 3e Régiment du Génie, classe 1915
Campagne contre l’Allemagne : 20 décembre 1914 au 11 mai 1916 (1 an et 5 mois)
À quoi ressemblait-il ?
Louis Delaitre mesurait 1m70. Il avait les cheveux châtains et les yeux marrons.
Il ne savait ni lire ni écrire.
Il était marié à Léontine Thibault et vivait au 258 rue Gambetta, à Saint-Étienne-du-Rouvray (76).
Biographie
Louis Léon Delaitre naît à Saint-Étienne-du-Rouvray (76) le 1er avril 1895, d’une mère célibataire et ouvrière de filature, dont il prendra le nom. Il grandit à ses côtés dans la commune.
Quand la guerre éclate, en août 1914, Louis Delaitre a 19 ans. Il n’est pas assez âgé pour être envoyé au combat, mais cela ne dure pas longtemps. Les jeunes hommes français doivent tous deux années de service militaire à l’Armée, à partir de leurs 20 ans. Le contexte étant particulier, Louis Delaitre est incorporé dès le 19 décembre 1914. Pour lui, comme pour tant d’autres, le service militaire se fait directement sur le terrain : une rapide instruction, et c’est le départ pour le front. C’est un « bleuet ».
À cette occasion, l’Armée dresse un dossier de renseignement, dans lequel on apprend que Louis Delaitre vit avec sa mère, au 258 rue Gambetta, à Saint-Etienne-du-Rouvray, où il exerce la profession de terrassier.
Du fait de son métier, le jeune homme est incorporé au 3e R.G. (Régiment du Génie). Celui-ci se charge des travaux de défense (creuser des tranchées, etc…). Après une période d’instruction, Louis Delaitre intègre la compagnie 2/7, constituée en mars 1915. Un mois plus tard, celle-ci se rend à Hesdin (62), où elle va entreprendre des travaux sur le fleuve local, la Canche, avant d’être envoyée en Belgique. Là, les travaux se font le long du canal de l’Yser, au milieu des bombardements allemands et les pertes sont quotidiennes. En septembre 1915, Louis Delaitre et ses compagnons reviennent en France et s’installent à Rivières (62), au sud-ouest d’Arras. Ici, les travaux de défense se font de nuit, et ce pendant plusieurs semaines : on prépare l’attaque du 25 septembre, à laquelle les sapeurs vont participer. Jusqu’en février 1916, la compagnie circule entre la Somme et l’Artois, où elle effectue de nombreux travaux de défense (creusement de tranchées, dépôt de fils de fer barbelés, etc…).
À la fin du mois d’avril 1916, les soldats du 3e R.G. quittent la Somme en direction de Verdun (55), où la fameuse bataille fait rage depuis maintenant deux mois. Là, malgré les bombardements, la compagnie réalise des tranchées de nuit. Les pertes sont nombreuses. Dans la soirée du 11 mai 1916, alors qu’il creuse une tranchée de première ligne sous un intense bombardement, Louis Delaitre est tué avec cinq de ses camarades. Il a 21 ans. Sa bravoure et son courage sont reconnus à titre posthume, par une citation.
Citation à l’Ordre de la 145e D.I., 28/05/1916 : « Un bon sapeur. A été tué en exécutant une tranchée de première ligne ».
Sources : fiche matricule, actes de naissance et de décès, fiche MdH, Livre d’Or, Historique et J.M.O. du 3e R.G. compagnie 2/7.
Autrices : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie, et Aya AOUICHI, 3eB, collège Paul Eluard, 2024.