Fiche d’identité
Naissance : 1er mars 1890, Rouen (76)
Décès : 14 septembre 1914 (24 ans), Loivre (51).
Profession : domestique
Grade : soldat, 119e Régiment d’Infanterie, classe 1910.
Campagne contre l’Allemagne : 3 août 1914 au 14 septembre 1914 (1 mois).
À quoi ressemblait-il ?
Lucien Defrêne mesurait 1m59. Il avait les cheveux roux et les yeux marron clair.
Il avait le niveau d’instruction 1 : il savait donc lire, mais pas écrire.
Il était célibataire et vivait au 40 rue de la République, à Saint-Étienne-du-Rouvray.
Biographie
Lucien Célestin Defrêne naît le 1er mars 1890 aux Hospices de Rouen (76), d’une mère domestique célibataire âgée de 18 ans, dont il prendra le nom.
Les archives ne sont pas très claires sur le début de sa vie. L’une des hypothèses est qu’il aurait été placé aux Hospices par sa mère, qui ne pouvait subvenir à ses besoins. On retrouve des traces de cette dernière, qui se marie trois ans plus tard en 1893 et vit seule avec son mari en 1906 à Petit-Quevilly (76). Le garçon a alors 16 ans et semble être élève des Hospices (d’où l’hypothèse).
En 1911, âgé de 21 ans, Lucien Defrêne, domestique à Fontaine-le-Bourg (au nord de Rouen), se présente aux bureaux de l’Armée pour effectuer son service militaire de deux ans, obligatoire pour tous les jeunes hommes. Il en est libéré le 8 novembre 1913. Deux jours plus tard, il s’installe à Saint-Etienne-du-Rouvray, au 40 de la rue de la République, et reprend son emploi de domestique.
Néanmoins, la guerre arrive vite. Le jeune homme est de nouveau mobilisé le 3 août 1914 et rejoint le 119e R.I. (Régiment d’Infanterie), qui termine de se rassembler entre Rethel et Amagne (08). Le régiment est tout d’abord envoyé garder les ponts sur la Meuse, puis il vole au secours de l’armée belge, qui se fait déborder rapidement par la progression allemande. Le baptême du feu a lieu, pour Lucien Defrêne et ses camarades, lors de la bataille de Charleroi (22 août 1914), qui est une défaite cuisante pour les Français.
S’ensuit la retraite, épuisante, qui dure plusieurs jours. Cette phrase de l’Historique du 119e R.I. est révélatrice de l’ambiance qui règne alors… : « la fatigue est extrême, l’angoisse morale à son paroxysme ». Vient par la suite la bataille de la Marne, au début du mois de septembre 1914. Là, le 119e R.I. reste en réserve, mais dès le 13 septembre, il entre en action. Près du canal de l’Aisne, le régiment doit reprendre la ferme Sainte-Marie aux troupes allemandes. La ferme est conquise, mais pas les hauteurs toutes proches. Le bataillon dans lequel se trouve Lucien Defrêne attaque donc le lendemain, le 14 septembre. Cette attaque est repoussée par les forces allemandes, toujours plus nombreuses. Le 119e R.I. perd de nombreux soldats. Parmi les disparus se trouve Lucien Defrêne…âgé de 24 ans. Un avis de disparition est reçu le 21 juin 1916 par la mairie de Saint-Etienne-du-Rouvray, soit presque deux ans après les faits. Le décès du jeune homme n’est néanmoins rendu officiel qu’en 1921, par le tribunal de Rouen.
L’anecdote
Lucien Defrêne était le voisin de Robert Leblond (1890-1914, soldat au 5e R.I.). Les deux jeunes hommes ont exactement le même âge et sont tous deux tués le 14 septembre 1914, à quelques kilomètres l’un de l’autre.
Sources : fiche matricule, actes de naissance et de décès, fiche MdH, Livre d’Or, J.M.O. et Historique du 119e R.I.
Auteurs : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie, et Sacha-Mani BULTEL, 3eD, collège Paul Eluard, 2024.