Devoir de mémoire – biographie de Raoul ROCHER

Fiche d’identité

Naissance : 8 décembre 1896, Touffreville (27).
Décès : 22 mai 1916 (19 ans), Douaumont (55).
Profession : ouvrier de filature.
Grade : soldat, 129e Régiment d’Infanterie, classe 1916.
Campagne contre l’Allemagne : du 12 avril 1915 au 22 mai 1916 (1 an et 1 mois).

À quoi ressemblait-il ?

Raoul Rocher mesurait 1m69. Il avait les cheveux châtains et les yeux bleus.
Les archives ne mentionnent pas son niveau d’éducation. Il n’était pas marié.
Il vivait 133 rue de la République, à Saint-Étienne-du-Rouvray, avec ses parents.

Biographie

Raoul Louis Rocher naît le 8 décembre 1896 à Touffreville (27), près de Lyons-la-Forêt. Les archives militaires indiquent que toute la famille est venue s’installer à Saint-Étienne-du-Rouvray entre 1896 et 1915.

Le 12 avril 1915, alors âgé de 18 ans et demi, il se présente en même temps que 17 autres jeunes stéphanais pour s’engager volontairement dans l’armée. Rien ne l’y oblige, car les Français ne doivent effectuer leur service militaire que l’année de leurs 20 ans (donc en 1916, en ce qui le concerne). Mais nombreux sont les jeunes hommes à vouloir partir à la
guerre en avance, par esprit patriotique, parce qu’un frère y est déjà ou y a été tué… Ici, ces jeunes stéphanais viennent tous du même quartier…il est facile d’imaginer qu’ils se connaissent pour certains et décident de partir ensemble.

Raoul Rocher rejoint le 51e Régiment d’Infanterie (R.I.) dès son incorporation à l’armée. Son baptême du feu a lieu à la fin du mois dans la Tranchée de Calonne (55), celle-là même où Alain Fournier, l’auteur du Grand Meaulne, a trouvé la mort quelques mois plus tôt. En mai 1915, Raoul Rocher participe aux très violents combats de la bataille des Éparges (55).
Le Journal de marche du régiment évoque la chaleur, les bombardements incessants qui retournent la terre et ramènent à la surface les cadavres… La fin de l’année est plus calme et se partage entre cantonnement et terrassement. Le régiment part creuser des tranchées près de Sommedieue (55).

Le 5 décembre 1915, Raoul Rocher rejoint le 129e Régiment d’Infanterie (R.I.) dans la Somme. Il y vit l’enfer de l’attente dans les tranchées, qu’il faut vidanger tellement elles se remplissent d’eau et de boue. Il fait face, fin janvier 1916, a une violente attaque allemande, avant que le régiment ne soit de nouveau affecté à des travaux de terrassement près de
Compiègne (60). En avril 1916, Raoul Rocher se retrouve au milieu de la plus violente bataille de la guerre : Verdun. Après 10 jours de repos en mai, le régiment fait route vers Douaumont, où il prend position. Il n’y a pas de tranchées et les bombardements sont immensément violents. L’Historique du régiment raconte que les soldats improvisent des tranchées entre les profonds trous d’obus, pour pouvoir se protéger. Le 22 mai, le combat est tellement violent que « la crète de Douaumont disparaît dans le feu et la fumée » (Historique du 129e R.I.). Les pertes sont immenses…et Raoul Rocher est porté disparu. Il a seulement 19 ans.

Son décès n’est officialisé qu’en décembre 1920, par un jugement déclaratif rendu par le tribunal de Rouen.

Deux autres stéphanais meurent à Douaumont, le même jour (Paul Maupu, 27 ans, du 36e R.I.,) et le lendemain (Marcel Lebrun, 28 ans, du 74e R.I.).


Sources : fiche matricule, acte de décès, fiche MdH, Livre d’Or, Historique et J.M.O. des 51e et 129e R.I.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie, collège Paul Eluard, 2024.

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